Samedi 14 novembre, deux adolescents de 13 ans ont été retrouvés morts à leur domicile à Poulainville. Une enquête pour assassinat et tentative d'assassinat a été ouverte. La mère a été mise en examen, ce jeudi, et placée en détention provisoire.
Alors que l'enquête en flagrance ouverte samedi 14 novembre se poursuit, la mère suspectée d'infanticide à Poulainville, dans la Somme, a finalement été mise en examen, au soir de ce jeudi 19 novembre, et placée en détention provisoire. Une information judiciaire a été ouverte par le parquet des chefs d'assassinat et tentative d'assassinat.
Hospitalisée sous contrainte au centre hospitalier psychiatrique Philippe Pinel à Amiens, elle avait été placée en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie d'Amiens la veille avant d'être déférée devant le parquet, jeudi en fin d'après-midi.
Samedi, deux frères jumeaux de 13 ans, Erik et Tomas, avaient été retrouvés morts à leur domicile. Leur grand frère, Théo, âgé de 15 ans, avait été sauvé de justesse par un voisin et hospitalisé. Il serait sorti de l'hôpital lundi.
De très nombreux médicaments
Selon les premiers éléments de l'enquête, il est 11h environ quand la mère des enfants se rend chez les voisins et déclare avoir fait "une grosse bêtise". Ces derniers se rendent alors dans le domicile : ils découvrent les jumeaux décédés, et l'aîné malade. De très nombreux médicaments sont découverts dans la maison, notamment à proximité des corps des victimes.Lundi 16 novembre, le procureur indiquait que l'audition de Théo confirmait l'hypothèse privilégiée par les enquêteurs, c'est-à-dire une administration volontaire de médicaments en quantité importante au préjudice des trois enfants au cours de la soirée ou de la nuit. Des prélèvements toxicologiques ont été réalisés. Les analyses devaient durer plusieurs jours. Selon le procureur, il pourrait s'agir de morphine.
Lors de sa garde à vue, la mère suspectée d'infanticide a fourni des déclarations changeantes qui ne permettent pas de déterminer les raisons qui auraient pu provoquer le passage à l'acte criminel. Les auditions du voisinage et de l'entourage de la famille indiquent par ailleurs que rien ne semblait laisser présager un tel drame.
Soignée pour dépression
La mère, âgée de 42 ans, a été touchée par une grave maladie, qui lui a fait perdre son travail en 2013. Elle était également soignée pour dépression depuis plusieurs années.Le père des enfants, qui vivait séparé de sa femme depuis 2018, a été entendu par les enquêteurs et s'est rendu aux côtés de son fils aîné. L'association d'aide aux victimes a été sollicitée pour les accompagner.
Une cellule d'écoute psychologique a également été mise en place dans le collège où étaient scolarisés les enfants, à Rivery.