Cela fait bientôt un an qu'il est hors service. Le crématorium d'Amiens est fermé depuis le mois de septembre 2021 en raison d'un problème technique causé par une pièce défectueuse difficile à remplacer.
Les flammes rouges et le crépitement des braises ont laissé place à un espace noir et à un silence pesant. Le crématorium d'Amiens prend la poussière. "Il ne se passe plus rien. Le four est à l’arrêt depuis maintenant un an quasiment. On est en attente d’une pièce qu’on a commandée", expose Patrice Cnudde, opérateur de crémation.
Depuis près d'un an, les obsèques se déroulent désormais dans les autres crématoriums de la région comme Arras, Beauvais ou encore Abbeville. Des solutions qui posent d'autres problèmes. Les délais s'allongent. "C’est vrai qu’il y a quand même une semaine pleine de délai pour les familles. C’est assez difficile, compliqué pour elles de pouvoir faire leur deuil. C’est trop long, au niveau de la charge émotionnelle. Ne pas pouvoir satisfaire les familles, c’est assez compliqué pour nous", partage Nadia Augris, co-gérante Althea Pompes funèbres.
Les familles ont des coûts supplémentaires, déjà au niveau des kilomètres, mais aussi au niveau du funérarium, et des fois au niveau de l’hôpital.
Laurent Augris, co-gérant Althea Pompes Funèbresà France 3 Hauts-de-de-France
Réouverture prévue à l'automne
Un deuil plus long et une facture plus salée. "Les premiers jours sont gratuits, mais après il y a un forfait de 50 euros par jour supplémentaire qui est à payer au trésor public", précise Laurent Augris.
Amiens Métropole, propriétaire du crématorium, dit travailler à la réouverture du site. Mais la collectivité peine à se faire fournir la pièce du brûleur défectueuse. "Le fournisseur à un sous-traitant en Roumanie, qui nous a dit qu’il n’était pas en capacité de répondre. Cet été, on a retrouvé deux pièces en Turquie, donc on doit être livrés de façon très prochaine", relate Olivier Jardé, adjoint au maire d’Amiens en charge de la Population.
La réouverture est prévue au début de l'automne. Deux projets de crématoriums sont aussi en cours à Poix-de-Picardie et à Flixecourt. Des lieux qui pourraient devenir bientôt indispensables. Aujourd'hui, près de 40% des Français optent pour la crémation. Ils devraient être plus de 60 % dans les prochaines années.