Des centaines de motards ont manifesté dans les rues du centre-ville d'Amiens pour dénoncer l'abaissement futur de la limitation de vitesse sur les routes de 90 à 80 km/h. Des voitures se sont aussi jointes au cortège.
L'intention du gouvernement de limiter la vitesse à 80 km/h sur certaines routes secondaires ne laisse pas les motards de marbre. Ce samedi 3 mars, plusieurs centaines de cyclomotoristes "en colère" ont défilé dans les rues d'Amiens pour protester contre le projet.
Le rendez-vous était donné au pied du Stade de la Licorne à 14 heures. Les manifestants s'est rendu vers le sud de la ville, puis s'est ensuite étoffé au fur et à mesure qu'il serpentait dans la ville. Avec force klaxons et vrombissements, le bruyant cortège s'est ensuite installé devant le parvis du palais de Justice.
Ces motards soulignent le côté punitif du projet. Dans les rangs des manifestants, cette restriction est davantage perçue comme un moyen d'augmenter les recettes de l'État en distribuant plus d'amende, plutôt qu'une mesure de sécurité routière. Plusieurs manifestations ont ainsi eu lieu le même jour dans d'autres villes françaises (Paris, Toulouse, Dijon, Metz, Châteauroux, Orléans, Alençon) à l'initiative de la Fédération française des motards en colère.
En effet, lors de son annonce en janvier, le gouvernement a justifié cette mesure pour diminuer le nombre de victimes sur les routes françaises. Il compte faire passer la limitation de vitesse de 90 à 80 km/h dès le 1er juillet sur près de 500 000 kilomètres de routes secondaires ne possédant pas de terre-plein central. Selon la Sécurité routière, ces axes sont le théâtre de plus de la moitié des accidents mortels en 2016 et cette restriction de 10 km/h pourrait permettre d'éviter 200 à 400 morts chaque année.