L'installation future d'une usine d’enrobés routiers à chaud et de valorisation des déchets du BTP inquiète à Longueau. Si une enquête publique est en cours, les habitants de la commune estiment avoir été mal informés. Ils se regroupent à travers une pétition et une page Facebook.
Les habitants riverains de Longueau, située à 6 km au sud-est d'Amiens, s'opposent à l'implantation d'une usine des enrobés de la Baie de Somme, inquiets de subir entre autres la pollution issue des cheminées.
Réunis via une page Facebook "Non à l'usine de bitume à Longueau", trois personnes sont mobilisées pour informer les riverains des avancées du dossier. Une initiative nécessaire pour Marianne, enseignante, qui a créé la page : "on a appris l'existence de ce projet d'installation par hasard sur les réseaux sociaux. Ce qui nous a frappé, c'est le manque de communication de la mairie sur le dossier. On a donc décidé de créer une page pour informer tout le monde au jour le jour".
Une pétition a également été mise en ligne et signée par 618 personnes. "nous ne voulons pas être les cobayes humain d’Eurovia", peut-on y lire. Les détracteurs du projet pointent du doigts les dangers potentiels liés à l'installation de l'usine. "Cette implantation aura de lourde conséquence pour l’avenir, des conséquences sur l’environnement, la santé, la sécurité" avec risque de pollution grave des étangs de Longueau, Camon, Amiens, de la nappe phréatique et des cultures (exploitations agricoles, jardins…).
Ils dénoncent aussi le timing choisi par la préfecture pour réaliser l'enquête publique : "Étonnamment la préfecture lance une procédure d’enquête au moment même où de nombreux citoyens sont en vacances, évidemment, le but de boucler le dossier sans trop d’interventions des citoyens pendant l’enquête au lieu d’attendre septembre ou octobre."
La pétition est adressée à Patrick Jayet, commissaire-enquêteur auprès du préfet de la Somme et au préfet lui-même. Même si le commissaire enquêteur prononce un avis défavorable au projet, c'est le préfet qui aura le dernier mot. La maire de la ville, Mme Finet, est actuellement en congés et ne s'est pas prononcée sur le dossier. Les habitants attendent son intervention avec impatience, certains élus ayant assuré qu'elle était la seule à ne pas y être opposée.
De son côté Eurovia, maison mère des Enrobés de la Baie de Somme se veut rassurant : "l'impact environnemental de ce type d'usine est certes très décrié. Il y a une cheminée qui peut provoquer un peu d'émotion, il faut savoir qu'elle rejette de l'air qui sert à assécher les granulats [...] on peut faire des analyses régulières afin de respecter des seuls qui sont identiques au niveau national, explique Hervé Capel, directeur environnement et foncier chez Eurovia.
L'enquête publique a lieu jusqu'au 22 août. Une réunion publique avec les habitants, la ville et l'entreprise est prévue le 29 août. Saisie par la préfecture, l’autorité environnementale n'a pas donné d'avis dans le délai de deux mois qui lui était imparti.