Des naturalistes en herbe pour recenser la biodiversité en Picardie

Novices et simples curieux peuvent, le temps d'une balade, se transformer en naturalistes et servir la cause environnementale en alimentant une base de données participative.

Allier l'utile à l'agréable et servir la cause environnementale tout en se baladant dans la nature : c'est ce que propose depuis presque dix ans la plateforme en ligne Clicnat, gérée par l'association Picardie Nature, qui permet à n'importe qui de partager ses observations sur la faune locale et nourrir une base de données déjà riche de plus de 1,5 million d'entrées.


Une plateforme participative

Le principe est simple : il suffit de s'inscrire en ligne, puis de saisir la localisation et le nom des espèces observées. Les données sont ensuite vérifiées et mises en ligne afin de fournir la matière à la communauté scientifique comme aux collectivités locales pour analyser les territoires et engager des décisions.

"Tout le monde peut contribuer, assure Sébastien Maillier, chargé de mission observatoire de la faune pour Picardie Nature. On incite toutefois les novices à poster un maximum de photos, voire de vidéos, pour s'assurer qu'ils ont identifié la bonne espèce." L'association s'engage par ailleurs pour la formation de ses bénévoles en proposant des stages d'initiation et de perfectionnement aux inventaires naturalistes.
 
C'est début 2009 que l'idée de proposer une plateforme participative d'observation commence à s'imposer au sein de l'association. "L'objectif était de toucher un large public au-delà des naturalistes habituels et sensibiliser le grand public à l'intérêt de la connaissance naturaliste", explique Sébastien Maillier. Dès juin 2010, les premières saisies commencent, celles des spécialistes et des novices.


Une base pour les projets d'aménagement

Une fois compilées, les données servent à étayer les études scientifiques, nourrir les manifestations organisées par l'association, ou encore constituer une base de connaissances à destination des collectivités comme des bureaux d'études pour estimer les enjeux de biodiversité d'un projet. La plateforme fait d'ailleurs office de référence régionale, notamment auprès de la direction régionale environnement aménagement logement (DREAL).

"Très concrètement, nous avons été sollicités l'année dernière par un bureau d'étude et le syndicat mixte baie de Somme 3 vallées dans le cadre d'un projet local d'urbanisme, se souvient Sébastien Maillier. Nos données ont permis de localiser une portion sur laquelle nichaient des chouettes chevêche et on a ainsi pu éviter en amont la destruction de leur habitat."

Aujourd'hui, l'association, qui célèbrera ses 50 ans en mai 2020, dénombre environ 500 contributeurs par an, dont 80 % de bénévoles. Pour le chargé de mission, c'est bien, mais pas suffisant. "Nous avons accumulé beaucoup de données sur les grandes villes comme Amiens mais on manque de contributeurs qui s'aventurent dans les zones inconnues, celles qui sont plus reculées."


Servir la cause environnementale

"Notre objectif est de collecter le plus d'informations possibles, conclut Sébastien Maillier. Toute donnée recoltée aura des chances à terme de servir la cause environnementale et d'empêcher la mise en place de projets potentiellement dévastateurs sur l'écosystème."
 
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