"On ne va pas fêter 2024 tous les ans" : les associations en demi-teinte face à l'instauration d'une fête du sport

Alors que le président de la République Emmanuel Macron souhaite instaurer une fête du sport qui aurait lieu tous les 14 septembre, date qui coïncide avec la Parade des champions, les associations sportives des Hauts-de-France notent que de tels évènements existent déjà. Le plus important, aux yeux de certains responsables, reste les moyens alloués aux clubs.

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L'annonce d'Emmanuel Macron a fait réagir. Après le succès des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, le président de la République a déclaré vouloir instaurer une fête du sport tous les 14 septembre, date qui coïncide avec la Parade des champions.

Dans les Hauts-de-France, plusieurs clubs ont réagi à cette éventualité. Pour Anthony Carrara, responsable technique du club de Montdidier (Somme), il pourrait s'agir d'une "très bonne idée pour développer les valeurs de sport, toutes ces valeurs de solidarité, de cohésion, le mélange culturel aussi".

"Chaque week-end, c'est la fête du sport"

Le responsable technique est néanmoins tenté de dire "qu'ici, chaque week-end, c'est la fête du sport parce qu'on a une dizaine de matchs à peu près, 200 gamins qui foulent les pelouses tous les samedis". Il note toutefois qu'une telle fête, si elle venait à être instaurée, permettrait d'associer les parents, les grands-parents "et peut-être trouver des thématiques un peu plus ciblées comme le sport santé, ou mélanger les familles".

D'ailleurs, pour une journée comme celle de ce samedi, "il n'y a pas du tout d'aspect compétitif, les enfants sont là pour le plaisir et pour s'amuser". En effet, beaucoup ont tendance à mettre la compétition en avant, mais pour Anthony Carrara, le sport représente aussi des souvenirs, du partage et de la solidarité. "Le club, avec l'école et la famille, est un des moyens de socialisation, donc je pense que cette fête pourrait aussi aider à ça".

Mais qu'est-ce que pourrait apporter en plus une telle fête du sport ? "On fait déjà des portes ouvertes, les enfants peuvent venir", répond le responsable technique. Il réfléchit avant de reprendre : "Après, peut-être qu'au niveau de la fédération française, chez les filles, ça peut changer un petit peu plus l'image du foot" et laisser voir que "ce n'est plus réservé qu'aux garçons".

"Il faut aussi mettre en avant les conditions"

Également présent à Montdidier, Franck Goncalves, conseiller technique régional à la Ligue des Hauts-de-France de football, déclare : "Toute mesure qui viserait à promouvoir le sport, tous les sports, pour tous les publics, est une très bonne mesure politique. C'est une très bonne idée". Il précise cependant que la Fédération française de football n'a pas attendu pour faire ce genre d'évènements qui ont lieu à chaque rentrée depuis des années.

À une quarantaine de kilomètres au Nord, à Amiens, l'annonce d'Emmanuel Macron fait aussi parler. Paul Foulon, président de la Compagnie d'Arc de la ville souligne que "les fêtes du sport existent déjà", comme la journée olympique qui a lieu tous les 23 juin en France. De plus, "au mois de septembre, de toute façon, les associations quelles qu'elles soient, sont ouvertes au public et reprennent des licenciés".

On a beaucoup de futurs licenciés potentiels qui arrivent. On l’a vu ce mercredi avec la reprise des licences. Maintenant, est-ce que c’est lié aux JO ? Oui, non, je ne sais pas. C’est compliqué à dire.

Paul Foulon, président de la Compagnie d'Arc d'Amiens

Une fête du sport, pourquoi pas. Mais il faudrait aussi mettre en avant les conditions dans lesquelles les sports sont pratiqués. "Faire une fête du sport, c'est bien, mais il n'y a pas que les licenciés, les adhérents. Derrière, il y a des besoins de bénévoles, de matériel, de lieux, de financements". Dans une association comme la Compagnie d'Arc d'Amiens, avec 90 licenciés, "on a très peu de bénévoles pour assurer l'apprentissage, les animations. Donc passer de 90 à 110, voire 150 licenciés, ça demande des moyens qu'on n'a pas forcément pour être aussi nombreux".

Finalement, fêter 2024 comme une année olympique extraordinaire à Paris, "c'est bien, mais on ne va pas fêter 2024 tous les ans !", conclut-il.

Avec Corentine Sellie / FTV

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