PORTRAIT. Sur le Grand Prix de France, Sharon Kuzaj, commissaire de piste pour la 1re fois en Formule 1 : "c'est une émotion particulière"

À 23 ans, Sharon, originaire d'Amiens, vit sa passion pour les sports automobiles au bord des circuits. Depuis un an et demi, elle est commissaire de piste. Après les 24 Heures du Mans, elle assure cette même fonction lors du Grand Prix de France en Formule 1.

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Les meilleurs pilotes mondiaux de Formule 1 s'affrontent ce week-end des 23 et 24 juillet sur le circuit Paul Ricard du Castellet lors du Grand Prix de France. Un événement à ne pas manquer pour tous les amateurs de sports automobiles.

Parmi eux, une jeune Amiénoise de 23 ans, Sharon Kuzaj, sera aux premières loges en tant que commissaire de piste. C'est elle qui assure la surveillance et la sécurité des pilotes sur le circuit. "Je fais partie d'une équipe d'intervention, au poste 3, c'est-à-dire que je surveille les virages 3 à 7 à l'intérieur du circuit, précise la jeune femme. Cela demande de rester très attentif à tout ce qu'il se passe, à la moindre sortie de piste. On est amenés à intervenir directement auprès des pilotes, ou à ramasser les débris sur le circuit après un accident par exemple."

Sharon occupe cette fonction bénévole depuis un an et demi sur les courses auto et moto. Elle a déjà suivi deux éditions des 24 Heures du Mans et une édition des 24 Heures Motos, mais ce sera son premier Grand Prix de Formule 1 : "Ça fait un an que j'attends ça, il y a un peu plus de pression que d'habitude parce que le risque est plus élevé sur une grosse compétition comme celle-là, mais j'avais vraiment très très hâte. Surtout que le Grand Prix de France, c'est une émotion particulière, parce qu'il est fort probable qu'il ne soit pas reconduit."

En effet, après avoir fait son retour en 2018, après 10 ans d'absence, le GP de France de ce week-end pourrait être le dernier, le contrat avec la F1 n'ayant pas été renouvelé. "On va donc faire en sorte qu'il n'y ait pas de mauvais souvenir et que tout se passe bien", affirme la commissaire de piste.

"Je regardais la F1 tous les dimanches avec mon grand-père"

Les sports auto et moto, Sharon Kuzaj en est passionnée depuis qu'elle est toute petite. "Je regardais la Formule 1 tous les dimanches avec mon grand-père. J'ai dû commencer à regarder les courses à 5 ou 6 ans", confie-t-elle. 

Devenir commissaire de piste, s'annonce alors comme une évidence. Sharon a donc suivi une formation au circuit de Croix-en-Ternois dans le Pas-de-Calais, où elle est désormais licenciée. "Pour devenir commissaire de piste, il faut contacter un circuit pour avoir toutes les informations. On nous donne ensuite des manuels que l'on doit lire et connaître et puis on a une formation d'une journée ou d'une demi-journée. L'objectif, c'est d'apprendre l'intégralité des règles de sécurité, d'incendie, mais aussi le rôle des commissaires. Et ensuite, il y a une mise en pratique avec notamment le maniement des drapeaux", explique-t-elle.

Une fois les compétences validées, les commissaires de pistes peuvent s'inscrire sur les courses qu'ils souhaitent. Un bon moyen pour Sharon de pouvoir gérer son emploi du temps avec ses études à côté. À Amiens, elle est étudiante en école de commerce et prépare un Bachelor en Management des Entreprises. "Cette année, c'était plutôt simple de gérer les courses parce que je n'avais cours que du lundi au mercredi. Mais là, je passe en 3e année et je vais être en alternance donc cela risque d'être un peu plus compliquée. D'ailleurs, j'en cherche une", sourit-elle.

"Il y a pas de différence parce qu'on est une femme"

Pas question pour autant de mettre de côté sa passion. "C'est vraiment quelque chose que j'aime, être au cœur de l'action, au plus près de la piste. Il y a aussi beaucoup d'adrénaline, on est exposé directement au danger. Et pour autant, il y a aussi cette envie d'être présent pour porter secours."

Si la Formule 1 a toujours été une histoire d'hommes, Sharon constate que de plus en plus de femmes se passionnent pour les courses auto et moto, au point de devenir comme elle, commissaire de piste. "Il y a moins de femmes sur les grosses compétitions, c'est sûr, mais ce n'est pas si rare. Sur les 24 Heures du Mans, il y en avait pas mal, affirme-t-elle. Ce n'est pas une passion contraignante. Il n'y a pas de différence parce qu'on est une femme, je n'ai jamais vécu de discrimination ou reçu de remarque."

Pour l'accompagner au mieux, Sharon confie qu'elle peut compter sur son équipe. "Il peut arriver que l'on soit amenés à intervenir sur des gros crashs, on n'est pas vraiment préparés à cela, il n'existe pas de cellule psychologique par exemple, mais je sais que je pourrai toujours compter sur mes collègues de poste. Ce sont mes amis, un lien fort s'est tissé entre nous notamment s'il y a un surplus de stress, je sais que l'on se soutiendra."

Une équipe qui l'aide à tenir le coup sur des grosses journées comme celles de ce week-end. "En effet, ce n'est pas rien, on est en poste de 7h à 18h vendredi, samedi et dimanche. Mais j'encourage tout le monde à le faire, les femmes, mais aussi les jeunes. C'est une très belle expérience à vivre."

Le Grand Prix de Formule 1 sera à suivre sur Canal+ pour les abonnés, mais également sur C8 en clair dimanche à partir de 15h.

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