Rémi Beauvillain est originaire de Villers-Bocage dans la Somme. Le jeune homme de 31 ans habite aujourd'hui à Montréal. Il sera le seul Français en 2024 à piloter en ligue de régates d'hydroplanes (HRL). Un sport mécanique impressionnant où les participants peuvent atteindre jusqu'à 250 km/h sur l'eau.
"Je m'y suis mis sur un coup de tête. J'ai toujours été passionné par le sport mécanique. En montrant mon intérêt pour ce milieu, j'ai pu l'intégrer", confesse Rémi Beauvillain. En 2024, le jeune homme originaire de Picardie sera le seul Français à piloter en ligue de régates d'hydroplanes (HRL). Une discipline méconnue de ce côté de l'Atlantique, mais qui connaît un certain essor en Amérique du Nord.
Les hydroplanes sont en quelque sorte des Formules 1 sur l'eau. Les pilotes s'affrontent lors de courses sur des lacs. Le circuit est délimité par des bouées et forme un anneau. Les bateaux les plus rapides peuvent frôler les 250 km/h et la puissance des moteurs atteindre 1 500 chevaux. Une discipline extrêmement spectaculaire où les participants sont équipés de masque à oxygène pour résister à la puissance des accélérations.
Je suis toujours en phase d'apprentissage
Rémi Beauvillain
"Je suis toujours en phase d'apprentissage" admet Rémi. Ce sport exigeant est encore nouveau pour lui. Il a commencé à piloter l'année dernière. Un propriétaire de bateau a tout de même décidé de lui faire confiance pour 2024. Il pilotera en classe 2,5 litres en HRL. Une catégorie où les bateaux sont un peu moins puissants, mais où ils peuvent tout de même atteindre les 160 km/h.
La saison ne commence qu'au printemps 2024. Rémi a encore quelques mois pour se préparer. Pendant ce temps, il va devoir parfaire son pilotage, mais aussi se mettre en bonne condition physique. "Plus on est léger, plus on est rapide", explique-t-il.
Du hockey au sport nautique
Rémi Beauvillain ne connaissait pas cette discipline avant d'arriver au Canada. Dans sa jeunesse, il était plutôt branché hockey sur glace. Originaire de Villers-Bocage dans la Somme, il intègre une section sport étude avec les Gothiques d'Amiens lors de son adolescence. "À la fin, je m'entraînais avec l'équipe professionnelle" se souvient Rémi. Il poursuit : "le problème, c'est qu'en 2009, j'ai eu une grave blessure aux poumons. Et puis, le club n'avait plus grand-chose à m'offrir". Il abandonne alors son projet avec les Gothiques.
Remis de ses problèmes de santé, le Picard veut encore jouer au hockey. En 2010, il s'exile au Québec. Il se donne un an pour vivre sa passion, mais au bout de six mois, il change ses plans. Il commence des études d'infirmier, mais son projet professionnel n'aboutit pas. Il se lance alors dans la restauration et deviendra directeur régional pour une grande chaîne de fast-food à Montréal.
Une première course attendue avec impatience
En 2020, le trentenaire déménage sur la rive sud de Montréal. C'est à ce moment qu'il se prend de passion pour les sports nautiques. À tel point qu'il fonde, deux ans plus tard, son entreprise de location de matériel : RB Nautique. Il y offre des cours de ski nautique et de wakeboard. À travers son activité, il rencontre des pilotes d'hydroplanes.
Il entre dans ce milieu, tout d'abord en tant que sponsor d'un coureur. Au fur et à mesure, il se laisse tenter par le pilotage. "Ce qui est génial au Canada, c'est que si vous avez envie de faire quelque chose, on vous en laisse la possibilité sans vous mettre de barrière" explique Rémi.
L'homme ne semble pas effrayé par les échéances qui l'attendent. Il est impatient de commencer : "j'ai hâte de faire ma première course. Je vais en disputer 6 ou 7 en 2024, mais je ne mets pas la pression. Je me donne deux ans pour apprendre".