Neuf membres du conseil d'administration de l'association de Valloires ont démissionné début octobre. L'association qui gère l'abbaye de Valloire, site touristique et pôle d'accueil pour les services sociaux, avait présenté des projets qui ont été rejeté par le département de la Somme et l'ARS.
Ils estiment que le plan qu'ils ont mis des mois à rédiger a été rejeté. "C'est véritablement un crève-cœur pour nous d'avoir échoué. Un échec de notre part, en termes de gouvernance. Ça nous semblait être un projet innovant pour le développement de l'association de Valloires," regrette François Duclercq. Ce projet retoqué par l'ARS, le département et la majorité des salariés est la raison pour laquelle il a démissionné du conseil d'administration de Valloires qu'il dirigeait, en compagnie de huit autres membres.
Le conseil d'administration devait présenter un cap pour les dix prochaines années. Parmi les objectifs, les membres de l'Association de Valloires se devaient de rééquilibrer les finances, régler les dysfonctionnements liés aux enfants placés et surtout reprendre la gouvernance de l'association, placée sous tutelle. La mission s'est révélée peut-être trop ambitieuse pour les bénévoles de l'association.
Des gens de bonne volonté, non professionnels, ne doivent pas être embarqués dans des aventures de cette sorte, où il y a quand même 300 salariés. Ce n'est pas la seule association en France qui est dans cette situation. Il y a un bassin d'emploi à préserver. Il y a suffisamment de chômage dans nos territoires pour ne pas jouer avec le feu
Incompréhension du côté du Département
Les autorités de tutelles font, elles, part de leur incompréhension. Le conseil départemental de la Somme veut rappeler sa présence dans l'élaboration de ce projet."Ils n'ont pas été livrés à eux-mêmes. Ils ont été accompagnés par l'adminsitration provisoire, l'ARS, l'État, rappelle Virginie Caron-Decroix, vice-présidente du Département, chargée de l'enfance. Pour l'instant, nous étions juste sur les prémices de ce projet. Nous étions en dialogue et une réunion était prévue pour en échanger, puis que toute l'analyse n'avait pas encore été faite sur la partie enfance."
Tous s'accordent sur la nécessité et sur l'urgence d'une sortie de crise. Dans cette abbaye, richesse du patrimoine samarien, les salariés prennent soin de 140 enfants placés ou atteint de handicap, mais permettent le maintien à domicile de 500 autres usagers.