"Ce jour-là", le CNRS s'implante au cœur de la forêt de Chizé dans les Deux-Sèvres

Le 22 février 1968, c'est le point de départ de cette installation de scientifiques dans des baraquements de l'armée américaine. Et c'est aussi le premier rendez-vous de cette nouvelle émission à base d'archives sur France 3 Poitou-Charentes et en collaboration avec Ici Poitou.

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Les images seront parfois en noir et blanc, renforcées par une archive sonore et actualisées, commentées par un invité bien vivant. Grâce à ces outils, nous revenons une fois par semaine sur un fait d'actualité d'hier, avant-hier ou autrefois. Chaque samedi midi, après votre journal régional, nous remettrons à la une un moment de bascule, un succès sportif, une fermeture d’usine ou une création, l’histoire d’un rendez-vous culturel. Pour ce premier numéro de "Ce jour-là", notre sujet est donc scientifique !

Observer la nature

Avant de parler du CNRS, en 1968, c'est plus précisément du CEBAS dont il est question : le Centre d'Etudes Biologiques des Animaux Sauvages. Les premières équipes sont d'abord dédiées à l'étude de la faune qui les entourent dans les Deux-Sèvres, depuis d'autres sujets d'exploration se sont ajoutés.

Mais les premières années, il y a presque plus d'ouvriers du bâtiment que de scientifiques au travail, comme nous le rappelle Vincent Bretagnolle, l'un des directeurs de recherche actuels. L'ex-dépôt de munitions de l'Otan, établi sur 5 000 hectares, avait besoin d'une rénovation d'ampleur.

Les équipes du CNRS s'étoffent au fil des ans. D'abord un homme seul, rejoint par un deuxième, puis quelques autres, pour atteindre une vingtaine aujourd'hui et de devenir le Centre d'Etudes Biologiques de Chizé.

Quel est l'état d'esprit au départ à Chizé ?

Vincent Bretagnolle : Au tout début, l’idée était de créer un centre d’études sur la biologie des animaux sauvages, plutôt orienté sur les mammifères forestiers (d'où l'implantation dans la Forêt de Chizé) : les blaireaux, les chevreuils éventuellement les mustélidés et puis les reptiles. Au départ, ça aurait pu être l’écologie de ces animaux, mais ça s’est assez vite mué en élevage en captivité de la plupart de ses espèces pour des analyses plus fines, plus standardisées. Et c’est seulement après que l’étude des animaux dans leur milieu naturel, le fondamental de l’écologie, s’est mis en place.

Dans leurs études des animaux, vos prédécesseurs utilisent à la télémétrie, puis ce seront les balises Argos pour suivre le parcours des albatros. Et aujourd'hui, vous recourrez encore à ce type de techniques, mais plus perfectionnées.

Vincent Bretagnolle : C’est la miniaturisation ! Là, en gros, les balises Argos qui ont été posées dans les années 90 pesaient plus de 100 g. Aujourd’hui, on a des GPS, les plus petits font 1 g. Et on peut également embarquer plein d’autres technologies : des transpondeurs, on peut mesurer la température, quand est-ce qu’ils s’alimentent ; des accéléromètres pour connaître tous leurs mouvements, donc ça s’est vraiment très développé…

Il y a un côté surréaliste à suivre les pérégrinations d’albatros à l’autre bout de la planète depuis ce petit coin de Deux-Sèvres. Quelles sont les difficultés et les atouts à faire vivre la science dans un milieu si rural ?

Vincent Bretagnolle : Les difficultés étaient importantes dans les années 80. Quand je suis arrivé, il n'y avait ni TGV ni Internet, on pouvait parler vraiment d’isolement. Ce qui n’avait pas que du mauvais d’ailleurs. Pour des chercheurs, ça peut avoir du bon. Aujourd’hui, cet isolement est effacé par les nouvelles technologies. Par contre, on fait face, depuis quelques années, au manque d’étudiants en termes de recrutement, parce que beaucoup de jeunes aujourd’hui sont plus intéressés par la vie à la ville que la vie à la campagne.

C’est un labo hors les murs, nous accueillons une centaine d’étudiants chaque année, venus d’un peu partout. Et nous allons avoir un besoin de recrutement plus pérenne d'ici deux à sept ans.

Être au contact de la société

En mars 2012, il était proposé aux habitants de la Région de venir voir de plus près l’une des colonies de chevreuils parmi les plus importantes du pays. Comment avez-vous développé ce lien avec le public ? C’est le prolongement de la création de Zoodyssée ?

Vincent Bretagnolle : À ses débuts, le laboratoire avait organisé une sorte de journée portes ouvertes. Il y avait eu tellement d’afflux que c’était ingérable ! De là est née l’idée, dès les années 70, de faire un centre de vision de la faune européenne juste à l’entrée du laboratoire de Chizé, devenu depuis Zoodysée.

Racontez-nous la zone Atelier, quel en est le principe ?

Vincent Bretagnolle : La zone Atelier, c’est un territoire de recherche tout autour du laboratoire, animé par l’une des trois équipes du CNRS de Chizé. L’objectif de recherche est d’inventer un modèle agricole, alternatif avec les agriculteurs. Il n’y a aucune expérimentation qui est faite à l’intérieur du laboratoire, tout se passe à l’extérieur, sur les parcelles des agriculteurs. Et depuis maintenant quelques années, au-delà des agriculteurs, on a également associé les habitants, les collectivités, les écoles dans le cadre d’un vaste programme dont l’objectif est de transformer le territoire et ses habitants humains et non humains, le rendre plus résilient.

En fait, la recherche a complètement changé. On le voit bien dans le reportage d'archives : autrefois c’étaient les chercheurs dans une tour d’Ivoire. Et puis il y a une deuxième phase avec la fête de la science, on invite le public à découvrir les résultats de la recherche. Aujourd’hui, dans la zone Atelier, ce qu’on invente quelque part, c’est un nouveau mode opératoire de la recherche, on invite les habitants, les enfants, les chasseurs, les agriculteurs à fabriquer eux-mêmes avec nous le programme de recherche et à réfléchir à nos choix de société.

VOIR le premier numéro de "Ce jour-là"

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Le 22 février 1968, c'est le point de départ de cette installation de scientifiques dans des baraquements de l'armée américaine. Et c'est aussi le premier rendez-vous de cette nouvelle émission à base d'archives sur France 3 Poitou-Charentes et en collaboration avec Ici Poitou. ©France Télévisions

Prochains thèmes de votre émission "Ce jour-là"Les sauropodes d'Angeac-Charente et le Pont de l'île d'Oléron

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