D'après un décret publié vendredi 24 mars au Journal officiel, Barbara Pompili - députée Renaissance de la 2e circonscription de la Somme et ancienne ministre de la Transition écologique - a été nommée par le gouvernement à la tête d’une mission sur les zones à faibles émissions (ZFE). Ses opposants dénoncent "une récompense" pour celle qui n’a pas voté la motion de censure. Accusation contestée par la députée.
Barbara Pompili a été nommée à la tête d’une mission sur les zones à faibles émissions (ZFE) indique un décret publié vendredi 24 mars au Journal officiel. Une mission confiée par le gouvernement, à peine une semaine après le rejet des motions de censure à l’Assemblée nationale.
Une nomination qui entraîne déjà des réactions chez les opposants de la députée Renaissance de la 2e circonscription de la Somme et ancienne ministre de la Transition écologique. Ils dénoncent une "récompense" : "En remerciement de ses bons services à Macron, Barbara Pompili obtient une nouvelle mission bidon", fustige le conseiller régional EELV Thomas Hutin.
Barbara Pompili n’a pas voté les motions de censure
Dès janvier, Barbara Pompili avait montré des réserves quant à la réforme des retraites. Elle avait même annoncé qu’elle ne voterait pas le projet de loi si le texte restait en l’état. Une position qui tranchait alors avec celle de la majorité présidentielle. Une fois le 49.3 déclenché jeudi 16 mars, elle avait regretté son usage et le qualifiait "d’arme qui empêche le débat".
Dans un communiqué de presse publié le 20 mars, le parti "En commun !" - présidé par la députée - annonçait finalement qu’aucune motion de censure ne serait votée, se rangeant derrière le gouvernement.
Des accusations infondées selon la députée
Contactée par France 3 Picardie, Barbara Pompili a réagi, se défendant de toute récompense liée au fait qu'elle n'ait pas voté les motions de censure : "Je suis parlementaire en mission, du point de vue rémunération ça ne changera rien pour moi, ça ne sera pas rémunéré", défend-elle, expliquant que sa nomination était prévue bien avant le passage en force de la réforme.
Cette mission est dans les tuyaux depuis plusieurs mois. Il y a des processus administratifs un peu longs. J'aurais largement préféré que ça ne tombe pas maintenant.
Barbara Pompili, députée de la 2e circonscription de la Somme
À propos des ZFE, l'ancienne ministre de la Transition écologique explique qu'il s'agit d'un sujet sur lequel elle "travaillait avec le gouvernement depuis longtemps" : "Mon travail au sein de cette mission consistera à se rendre dans des villes en Europe et ailleurs où des ZFE ont été mises en place et voir comment ça s'est passé pour faire en sorte que ça se passe bien chez nous". Pour rappel, la loi Climat et résilience prévoit la mise en place de ZFE sous trois ans dans plusieurs communes de France. L'accès à certaines villes, dont Amiens, sera ainsi interdit aux véhicules les plus polluants.
Concernant le fait qu'elle n'ait pas voté les motions de censure, Barbara Pompili assume : "Si j'avais très clairement dit mes très grandes réticences sur le texte de loi, je n'avais en revanche jamais eu de doute sur les motions de censure. Faire tomber un gouvernement n'a de sens que s'il y a une proposition derrière".