Barbara Pompili, députée de la 2e circonscription de la Somme et ancienne ministre de la Transition écologique, ne votera pas le projet de réforme des retraites si le texte reste en l'état. Invitée du JT de France 3 Picardie, elle explique sa position.
"Je regrette qu’on ait abandonné une vraie réforme de notre système de retraite", lance avec placidité, Barbara Pompili, invitée du JT de 19h de France 3 Picardie, mercredi 18 janvier. La députée de la 2e circonscription de la Somme tranche avec la position de la majorité, elle qui a été ministre de la Transition écologique dans le gouvernement Jean Castex.
À la veille de la première mobilisation sociale et syndicale contre la réforme des retraites, l’écologiste convaincue pointe "le problème de rééquilibrage financier" du texte. Elle estime que le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans pourrait entraîner des "inégalités et des injustices sociales" et privilégie "d’autres outils pour aller jusqu’à 43 années de cotisation" au lieu de 44 années avec le projet de réforme.
Voulant "aller plus loin pour aider le travail des seniors", la fondatrice du parti "En commun", l’aile gauche de la majorité, appelle également à une meilleure prise en charge de la pénibilité de certains métiers. Elle plaide aussi à agir pour "que les jeunes qui commencent à travailler un peu plus tard, puissent avoir la possibilité d'enregistrer déjà des trimestres".
"Face à un gouvernement qui veut prendre ses responsabilités", l’ancienne coprésidente d’Europe Écologie Les Verts à l’Assemblée nationale préconise davantage de "justice sociale" et souhaite qu’on écoute les partenaires sociaux.
Projet porteur de progrès et de justice sociale aux yeux de la première ministre, Elisabeth Borne, la plupart des salariés devront travailler deux ans de plus pour prétendre partir à la retraite. Décriée, cette promesse de campagne d’Emmanuel Macron agitera un climat social déjà animé par la pandémie de Covid-19 et plus récemment par l’inflation et la crise énergétique. La députée de la 2e circonscription de la Somme pousse pour "que les entreprises puissent financer" afin que le nouveau "système soit bon pour tout le monde".
D’autres députés réticents au texte
Barbara Pompili n’est pas la seule voix dissonante chez les députés Renaissance. Cécile Rilhac, députée du Val-d’Oise, estime "que le report de l'âge légal à la retraite est quelque chose d'inégalitaire" a-t-elle déclaré dans le quotidien généraliste, Le Figaro. Dans un communiqué, Mireille Clapot, élue de la Drôme, juge "injuste, car trop uniforme" la mesure du report de l'âge à 64 ans.
Même son de cloche chez certains députés Les Républicains, pourtant alliés de la majorité. Pierre Vatin, député LR de la 5e circonscription de l’Oise, considère "qu’il y a beaucoup de choses sur lesquelles il faut que le gouvernement évolue", comme prendre en compte "la durée de la cotisation plutôt qu’une limite d’âge".
Maxime Minot, également député LR de l’Oise, s’inscrit aussi dans cette lignée et "ne se sent pas prêt psychologiquement à voter le texte" : "Notre famille politique a fait de la réforme des retraites un totem pendant des années, mais quand je vois l’état de la santé, l’état du pouvoir d’achat, ces points me semblent primordiaux en comparaison avec la réforme des retraites."