La France Insoumise a choisi ceux qui vont coordonner leur contre-offensive sur la réforme des retraites voulue par le gouvernement. Le député de la Somme François Ruffin fait partie de cette première ligne, malgré ses critiques ouvertes sur le mouvement des insoumis.
L'agenda social des prochaines semaines sera, à n'en pas douter, l'un des plus chargés de l'année. Le gouvernement a ouvert la présentation son projet de réforme des retraites, auquel 68% des Français sont opposés. Il prévoit notamment le report de l'âge de départ à la retraite de 62 à 64 ans.
L'opposition de gauche n'a jamais été aussi présente à l'Assemblée Nationale : l'alliance NUPES possède actuellement 151 sièges et est passée maître dans l'art de la lutte parlementaire. "Jamais nous n'avions commencé une bataille des retraites avec un rapport de force aussi fort de notre côté", a estimé Mathilde Panot, la présidente du groupe LFI à l'Assemblée.
François Ruffin de retour au premier plan
Pour porter l'offensive contre le projet du gouvernement, la France Insoumise a choisi ses coordinateurs, soit la première ligne d'offensive. Une annonce qui laisse au bloc de gauche le temps d'affiner sa stratégie d'ici au 6 février, date à laquelle le texte fera son entrée dans l'hémicycle.
Le député de la Somme François Ruffin fait partie du carré final, aux côtés de Mathilde Panot, Rachel Keke et Hadrien Clouet. Condamné pour violences conjugales, le député du Nord, Adrien Quatennens, a été écarté de la sélection.
Le choix de François Ruffin pourrait surprendre : celui-ci fait partie des personnalités qui ont critiqué un manque de démocratie interne au sein du mouvement des insoumis et a échoué ce faisant à en intégrer la direction. Mais l'élu assure ne garder "aucune aigreur" de cette controverse et veut se consacrer pleinement à la lutte contre la réforme.
Un temps très limité pour mener les débats
Ses forces seront sans doute appréciées, dans un groupe qui va devoir mener le combat parlementaire en un temps record. Le gouvernement a en effet choisi de faire entrer sa loi au Parlement sous la forme d'un projet de loi rectificatif, qui limite à 20 jours le premier examen du texte. Si LFI choisit de répéter sa stratégie d'obstruction de 2019, il serait possible que l'Assemblée n'arrive même pas au bout de l'article 1.
LFI doit donc à présent choisir le bon dosage. "Il faut qu'on discute avec les chefs de file, avec le groupe parlementaire, pour savoir quelle est la stratégie que nous adoptons, ça implique des ajustements stratégiques", a confirmé la présidente du groupe.
Avec AFP