La députée LREM de la 2e circonscription de la Somme a co-signé une tribune publiée ce vendredi dans l'Obs annonçant la création d'"En commun", un courant social et écologiste au sein du groupe majoritaire, réunissant quarante-six parlementaires.
C'est sous la forme d'une association, ouverte aux syndicats, aux entreprises et à tout citoyen que quarante-six députés de l'aile sociale et écologiste du groupe LREM ont choisi de se réunir. Parmi eux, deux députés picards, Barbara Pompili, députée de la 2e circonscription de la Somme et Jacques Krabal, député de la 5e circonscription de l'Aisne.
Dans une tribune publiée ce vendredi sur le site internet de l'Obs, les co-signataires de ce nouveau courant, baptisé "En commun", souhaitent renforcer la politique "dans le domaine des solidarités, de l’écologie".
Les députés mettent en avant l'importance de la santé, du bien-être, de l'environnement et de l'éducation. Et à trois jours du lancement du Ségur de la santé par Olivier Véran, ministre de la Santé, Barbara Pompili se positionne clairement pour "une revalorisation des salaires des personnels de santé et l'intégration de la santé environnementale dans le nouveau plan du gouvernement".
Peser sur "le nouveau monde"
L'émergence de ce courant en pleine crise de la Covid-19 n'est évidemment pas une coïncidence. Et le "nouveau monde" évoqué par le président de la République dans son discours télévisé le 13 avril a suscité beaucoup d'espoir chez ces parlementaires. Issus pour la plupart de l'aile gauche de la majorité, ils sont bien décidés à pousser le gouvernement à réorienter sa politique : "On veut en finir avec la verticalité et réorienter la politique du gouvernement vers plus de social", affirme la députée de la Somme.Et dans ce nouveau monde, il faudra "accélérer la transition écologique de notre modèle", précise le texte. "Nous sommes pour la relance économique, mais nous souhaitons que les soutiens soient conditionnés aux choix écologiques des entreprises", explique la députée de la Somme qui assume pourtant la décision du gouvernement de soutenir Air France : "Je ne suis pas choquée par ces aides, mais nous aurons besoin de garanties sur le choix des vols, et d'avions et de combustibles plus performants. Nous vérifierons que ce sera fait".
Les co-signataires fustigent également "l'excès de centralisation dans la prise de décision, le manque d’anticipation, de coordination avec les élus des collectivités et des agglomérations, l’insuffisance de dialogue avec les organisations syndicales et professionnelles ou les associations [qui] suscitent inéluctablement des tensions, parfois même des défiances".
Un contre-feu au nouveau groupe ?
La tribune des quarante-six députés aurait donc pu s'intituler Écologie, démocratie, solidarité. Mais l'expression est déposée depuis la formation, le 19 mai, d'un neuvième groupe sur les bancs de l'Assemblée nationale. Il rassemble dix-sept députés, dont sept siégeaient jusqu'alors au sein groupe LREM. Et parmi eux, "des amis" de Barbara Pompili.Face à cette concomitance, on peut s'interroger sur l'intérêt de l'exécutif à allumer un contre-feu à ce nouveau groupe qui lui fait perdre, symboliquement, la majorité absolue : "Non, absolument non !, s'insurge Barbara Pompili, "c'est une initiative uniquement parlementaire. Personne ne m'a jamais dit, ce que j'avais à faire. Il faut rester pour peser de l'intérieur. De l'extérieur, on ne peut pas."
La député de la Somme reconnaît toutefois qu'ils auraient "dû le faire bien avant. Cela aurait permis de faire vivre le débat au sein de la majorité".
Le débat devrait donc débuter prochainement avec la création formelle de l'association "En commun", vraisemblablement dans le courant de la semaine prochaine.