Une audience civile se tiendra ce mardi 12 novembre après la plainte de François Ruffin contre LVMH dans l'affaire de l'espionnage pendant le tournage de "Merci patron". Le député picard réclame un euro symbolique.
François Ruffin a assigné LVMH en justice et lui réclame un euro symbolique pour l'avoir espionné pendant le tournage de son film "Merci patron". La première audience aura lieu ce mardi 12 novembre.
Cette procédure civile porte sur des faits d'atteinte à la vie privée et d'espionnage, mais aussi d'atteintes au droit d'auteur, du fait de la captation illicite du film dénoncée par le député picard.
Pas de condamnation au pénal
François Ruffin avait assigné LVMH le 17 mai dernier, après avoir échoué à obtenir la condamnation pénale du groupe de luxe contre lequel il avait porté plainte en 2019. Le groupe du milliardaire Bernard Arnault a préféré payer une amende de dix millions d'euros pour éviter des poursuites, dans le cadre d'une "convention judiciaire d'intérêt public" (CJIP) validée en décembre 2021.
Le député a contesté en vain cette convention, jusque devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) qui a jugé sa requête irrecevable en mai 2023. Dans sa plainte, le fondateur de "Fakir" dénonçait la "surveillance" dont il avait fait l'objet "pendant près de trois ans", à la demande de LVMH, par l'ancien patron du renseignement intérieur Bernard Squarcini, surnommé "le Squale".
Pendant des mois, Bernard Arnault a fait espionner mon quotidien, @Fakir_ et mes collègues. Pour échapper à la justice, LVMH a offert 10 millions à l'Etat. En accord avec mes avocats, j'ai décidé de porter plainte au civil.
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) June 19, 2024
Pas pour l'argent : je ne demande qu'un euro,…
Ces faits auraient eu lieu pendant qu'il tournait son film satirique sur le leader mondial du luxe et son patron milliardaire Bernard Arnault, œuvre récompensée en 2017 du César du meilleur documentaire.
Hasard du calendrier : c'est également en novembre, à partir du 13 précisément, que Bernard Squarcini sera jugé en correctionnelle à Paris. Il est soupçonné d'avoir profité de ses réseaux policiers pour obtenir informations confidentielles et privilèges au bénéfice d'intérêts privés, notamment ceux de Bernard Arnault.
Avec AFP
