Les Anglais l’ont appelée "la bataille d’Amiens".
Le 8 août 1918, l’offensive est lancée dans le plus grand secret, pour dégager la cité picarde. Déjà battus sur la Marne, les Allemands reculent de treize kilomètres en une journée. Canadiens, Australiens, Français sont maîtres du terrain. Appuyés par 420 chars, ils écrasent des troupes exsangues.
L’assaut est lancé à 4 heures 20, côté britannique. Le barrage d’artillerie ne dure qu’un quart d’heure. L’état-major compte sur les tanks pour écraser les nids de mitrailleuses. C’est ce qu’ils font, mais ils ne sont pas toujours là. Thomas-Louis Tremblay, chef des Canadiens français, raconte comment ses hommes progressent sous le tir. Les mitrailleuses font pleuvoir les balles comme de la pluie. Mais l’avance se poursuit, inexorable.
Les Allemands sont pris de court par cette progression si rapide. Les photos du matériel capturé sont impressionnantes. Des parcs d’artillerie tombent intacts aux mains des assaillants. L’état-major d’une division est surpris au grand complet.
33 000 hommes se rendent en quelques jours. Montdidier est libérée, suivie de Roye. Les troupes françaises entrent dans des villages suppliciés par la guerre.
Foch presse Haig de poursuivre, mais le chef des armées britannique renâcle. Passé le premier succès, les Allemands se retranchent sur les anciennes défenses de 1916.
Un terrain bouleversé par la bataille de la Somme, où il est difficile de manœuvrer. Il faudra encore lutter, mais les généraux des deux camps le savent désormais : la victoire n’est plus qu’une question de temps pour les troupes de l’Entente. Promu maréchal, Foch fait tourner sa canne, sourire aux lèvres et ironise : « Les allemands ne sont plus les Dieux de la guerre »