INSOLITE. Une photo des grands-parents de Jean-Pierre Pernaut retrouvée en Australie : "preuve que les réseaux sociaux peuvent aussi être positifs"

Le Musée Somme 1916, situé à Albert (Somme), connait un coup de projecteur inattendu. Début janvier 2024, une petite-fille de soldat australien leur a adressé une photo de mariage d'époque. Après enquête : il s'agit des grands-parents de Jean-Pierre Pernaut, présentateur originaire de Picardie et disparu il y a bientôt deux ans.

"Trouvée sur un champ de bataille en France après un bombardement en 1916". Il aura suffi de ces quelques mots, inscrits sur le bas d'une photo de mariage en noir et blanc, pour que Gill Bullard, une Australienne de 71 ans, se lance dans une quête folle : restituer le cliché à ses propriétaires.

Le 9 janvier dernier, dans un mail adressé au Musée Somme 1916, l'enseignante à la retraite raconte qu'elle vient de trouver cette photo chez son grand-père, Sydney Stewart Menzies Smith. Soldat de l’Australian Imperial Force, il a été envoyé en France de 1916 à 1919, période durant laquelle il a trouvé ce cliché dans une maison en ruines.

Toute sa vie, il a voulu rendre cette photo, mais il ne savait pas comment s’y prendre. Il avait même écrit une lettre à destination de la mairie d’Albert.

Blandine Chailland, chargée de communication du musée Somme 1916

En effet, dans le courrier datant de 1961, transmisse par sa petite fille, le soldat écrit : "Je ne savais pas à qui l'envoyer. Je l'ai ramené chez moi ici en Australie. Je suis tombé dessus aujourd'hui (...) Peut-être que quelqu'un sur la photo est encore en vie."

"Mon grand-père était visiblement touché par la signification de la photo qu'il a trouvée dans la maison bombardée, témoigne Gill Bullard. C'était évident dans sa lettre au maire d'Albert, qu'il témoignait de sa sympathie et de son désir de restituer la photo. Cependant, il vivait dans une petite ville de campagne du sud de l'Australie et il aurait été très difficile de trouver exactement où l'envoyer. Il est décédé en 1963, emportant ces souvenirs avec lui. C'était un homme fier et patriote et livrer cette photo à ses descendants me remplira d'une grande fierté."

Une identification grâce aux réseaux sociaux

Pour identifier les mariés, le musée Somme 1916 décide de partager un avis de recherche sur sa page Facebook : "Les descendants de ce soldat aimerait retrouver cette famille". L’engouement est immédiat : près de 4 000 partages, plus de 2 000 réactions, 700 000 vues.

"Le jour-même, les internautes ont trouvé le lieu", s’étonne Blandine Chailland. 

"Avec l’inscription "Merchez-Pot", en haut à gauche, les internautes ont cherché un mariage au sein de cette famille. Puis, un féru d’histoire a eu l’idée de contacter via internet la cousine germaine de Monsieur PernautCette dernière souhaite rester anonyme, mais elle nous a écrit en privé, nous a confirmé qu’ils s’agissaient bien des aïeux de Jean-Pierre Pernaut et a même partagé une photo des mariés."

Selon ses informations, le mariage entre Jeanne Merchez-Pot et Paul Pernaut-Caron se serait déroulé le 25 novembre 1912, au sein d'un hôtel-restaurant situé à Albert. 

Une remise en main propre à venir

Pour Thierry Gourlin, président à la tête du musée depuis sa fondation il y a 32 ans, cette histoire "incroyable" est "la preuve que les réseaux sociaux peuvent aussi être positifs". "J'ai été bouleversé par l'intérêt manifesté par tant de personnes. Facebook a certainement fait des merveilles dans ce cas", abonde Gill Bullard. 

Plus d'un siècle après être partie pour l'Australie, cette photo devrait bientôt revenir en France : "La famille australienne ayant déjà prévu un voyage en Europe, probablement en mai ou juin 2024, le plus beau sera le moment où l’on va rendre cette photo à la cousine germaine", s’émeut Thierry Gourlin.

"Je suis très heureuse de pouvoir rencontrer leurs descendants et partager leur histoire. Comme beaucoup d'amis me l'ont dit... Ça me donne la chair de poule ! (it brings up "goose bumps"!) Est-ce qu'on dit ça en France ? Nous attendons avec impatience notre visite à Albert", confirme l'Australienne. 

Satisfait d’avoir pu résoudre ce mystère, Thierry Gourlin ajoute : "Il faut être honnête, c’est aussi un sacré coup de pub pour le musée. Tous les journaux nationaux racontent cette histoire !"

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