Depuis septembre 2021, le lycée Saint-Pierre d’Abbeville forme des jeunes aux métiers de la sécurité en partenariat avec les sapeurs-pompiers de la Somme. Un an de formation alternant des stages pratiques en casernes ou en entreprises et un cursus scolaire.
Reconnaissables à leur uniforme rouge et bleu, trois jeunes ont intégré, cette année, la première promotion de la mention complémentaire "Sécurité civile et d’entreprise" au lycée d’Abbeville, dans la Somme. Une nouvelle formation en partenariat avec le Service départemental d’incendie et de secours (SDIS 80) ouverte aux plus de 18 ans disposant d’un BAC ou d’un CAP. Le principal critère d’admissibilité : "une passion pour le métier de sapeur-pompier et ceux de la sécurité", explique Véronique Maquigny, directrice de l'établissement.
"C’est un métier risqué mais ça ne me fait pas peur"
Fils de sapeur-pompier, Théo Coquet a"grandi dedans". "J’accompagnais mon père à la caserne pour voir les camions", raconte-t-il. Devenir à son tour pompier était une évidence. "J’aime l’idée d’aider et de sauver les gens. C’est un métier risqué mais ça ne me fait pas peur", soutient le jeune homme de 18 ans.
Sorte d’alternance, cette nouvelle formation se déroule pendant 18 semaines au lycée et 18 semaines sur leur lieu travail. A côté des matières générales (mathématiques, français, histoire-géographie et anglais), les trois jeunes réalisent des stages en caserne ou dans un "établissement recevant du public" (centre communautaire, hôpital, clinique, etc.).
"Un futur vivier de sapeur-pompiers"
"De 8h à 17h, ils vivent en immersion dans la caserne et suivent le quotidien des sapeurs-pompiers : la vérification du matériel et des engins, les séances de sports, la simulation des manœuvres incendies ou de secours à la personne", énumère Kévin Muguet. Si les jeunes ne sont pas autorisés à se rendre sur le terrain, "cela pourrait évoluer", présice le chef du centre de secours d’Abbeville, mais uniquement en"observation".
Pour le SDIS de la Somme, l’intérêt de cette formation n’est pas seulement de faire découvrir la structure. Kévin Muguet y voit aussi "un futur vivier de sapeurs-pompiers". "On se rend compte qu’il y a une augmentation des aléas climatiques et des catastrophes. La population va naturellement s’orienter vers ces métiers-là. Il faut intéresser les jeunes, les former aux gestes de secours et leur transmettre nos valeurs : le respect, la cohésion et la rigueur."
Au bout d’un an, la formation délivre le diplôme SSIAP (Service de sécurité incendie et d’assistance à personne) et le PSE (Premier secours en équipe). Mais Théo Coquet ne compte pas s’arrêter là : "Dans une semaine, je passe le concours pour devenir sapeur-pompier professionnel à Paris. La formation m’a aidé pour les mathématiques qui sont appliquées aux métiers des secouristes."
Accroitre sa filière sécurité
À terme, la formation devrait accueillir huit à douze élèves, selon la direction. La mention complémentaire "Sécurité civile et d’entreprise" est née d’une volonté de l’établissement Saint-Pierre d’Abbeville de développer leur filière "sécurité" présente dès le collège avec un atelier de "Défense et sécurité globale" en 3ème puis au lycée, portant sur la connaissance du milieu militaire.
"Nous souhaitons nous diversifier davantage avec peut-être une nouvelle mention Accueil dans les transports pour se spécialiser dans les métiers d’accueil de voyageurs", assure Véronique Maquigny. L’établissement envisage également d’ouvrir une formation en continue d’agent de sécurité, à destination des adultes en processus de retour à l'emploi.