Une grossesse n'est pas une maladie mais peut être stressante, parfois invalidante. Voici le premier article de notre série sur les pièges à éviter et les informations essentielles à connaître pour vivre au mieux cette belle aventure maternelle. Episode 1 : Le premier trimestre de grossesse de Laurine Ruet.
Voici notre premier épisode de la grossesse de Laurine Ruet, enceinte de son cinquième enfant. La jeune femme affiche un beau baby bump ou autrement dit un petit ventre de quatre mois et demi. Elle va donc pouvoir avec nous vous livrer les pièges à éviter durant le premier trimestre de grossesse !
Lors du premier trimestre, il faut savoir bien choisir le professionnel qui va vous suivre médicalement durant 9 mois. C'est comme un "petit mariage" alors autant bien s'entendre ! Si vous débarquez dans une ville que vous ne connaissez pas alors que vous êtes tout juste enceinte, ne vous précipitez pas en prenant le premier médecin ou sage-femme que l’on vous proposera au secrétariat de l’hôpital ou de la clinique. Le premier rendez-vous doit être pensé comme un casting. Rencontrer le médecin pour la première fois le jour de l’échographie des trois mois n'est pas la meilleure idée car c’est un rendez-vous stressant où l’on voit si le bébé se développe comme il faut, si le cœur bat bien. Si la façon de parler du praticien ne vous convient pas, si la pédagogie et le respect de votre état psychologique et physiologique ne sont pas au rendez-vous, fuyez.
Il m'a quasiment interdit de manger car sinon "j'allais devenir grosse" et dit que mon mari n'allait plus m'aimer. J'ai passé des nuits à pleurer car j'avais faim !
Laurine RuetMaman, enceinte de son cinquième enfant
Laurine raconte avoir été victime de propos sexistes et mysogines : "Pour mes deux premières grossesses, j'ai eu un méchant gynécologue aujourd'hui à la retraite heureusement ! Il a aussi tenu des propos bizarres comme " votre femme a un très beau col monsieur, vous le saviez ? Ecoeurée, j'ai changé de gynécologue et même de maternité !"
L'explication peut venir du fait que les médecins n'ont pas de cours en psychologie et ont parfois du mal à appréhender la sensibilité accrue de leur patientes durant leur grossesse. Sébastien Rault admet : " Même si nous n'avons pas de cours en psychologie, dans nos formations, on nous apprend à faire attention à nos reflexions qui peuvent être parfois désobligeantes. Après je pense que ce n'est pas la majorité de mes collègues qui sont désobligeants. Mais je peux me tromper..."
L'entretien prénatal est obligatoire
L’idéal est de réaliser un entretien prénatal comme Laurine pour sa cinquième grossesse…C’est d'ailleurs la première fois qu'un professionnel de santé lui propose cet entretien ! Sa sage-femme Mélanie Devoye insiste sur l’importance capitale que revêt cet entretien prénatal que vous avez le droit de prendre sur votre temps de travail comme les autres consultations médicales obligatoires : " C'est peu connu mais c'est très important. C'est un droit mais malheureusement les professionnels ont souvent peu de temps car le métier est en tension. C'est un moment où l'on va parler d'autres sujets que la partie médicale. On parle de tout l'aspect psychologique car ce n'est pas anodin d'accueillir un enfant, des droits, de la préparation à l'accouchement, de la famille..."
Les signes de grossesse sont en général minimisés et pourtant handicapent celles qui les supportent au quotidien. Les nausées du matin ou du soir, les fringales, la fatigue qui s’abat sur vous en fin de journée comme une massue. On les appelle "les petits bobos de la grossesse" comme si c’était mignon. Au contraire, ce sont de vrais problèmes auxquels il faut trouver des solutions. Si les tisanes aux plantes ou les vitamines ne fonctionnent pas, le gynécologue Sébastien Rault se veut rassurant quand à la prise d'un médicament contre les nausées à condition qu'il soit prescrit par son médecin : " Le premier trimestre est souvent le plus difficile de la grossesse car on a souvent des symptômes désagréables. On peut quand même prendre des médicaments pour les nausées, les fringales. Il y a un site qui s'appelle le Srat qui les référence, si l'on a un doute."
La crainte de la fausse couche
Durant le premier trimestre, le risque de fausse couche est bien présent. Même si vous avez l’impression qu’il ne faut pas dire à votre entourage que vous êtes enceinte avant trois mois, si vous en ressentez le besoin, n’hésitez pas car si jamais une fausse couche survenait, vous pourriez plus facilement appeler un proche. Avoir quelqu'un à qui parler est primordial pour supporter les saignements à la maison qui ressemblent aux sensations d’un petit accouchement ou pour mieux vivre l’intervention médicale sous anesthésie générale appelée aussi curetage.
"Trois mois sous silence" de Judith Aquien est un livre qui se montre très critique sur la manière dont certains médecins minimisent cet évènement. Laurine a véçu une fausse couche et se souviendra toute sa vie du constat froid du gynécologue : "Si vous étiez enceinte, vous ne l'êtes plus !"
Sébastien Rault va à contre-pied de ce que les futures mamans entendent autour d'elles : " Je ne déconseille pas du tout de dire que l'on est enceinte dès le début. C'est propre à chacun. C'est une ambiance de société qui dit qu'il ne faut pas en parler trop vite pour le travail alors que quand on a des symptômes de fausse couche, il ne faut pas hésiter à en parler car c'est compliqué de travailler comme si de rien n'était."
Nous retrouverons Laurine pour le bilan de second trimestre de grossesse en février. On vous expliquera les techniques de préparation à connaître pour cette période.