La présence d'un loup dans les Hauts-de-France, a été avérée en octobre, et une "veille" sur le terrain est assurée pour "détecter tout nouvel indice de sa présence", a indiqué mercredi la préfecture du département.
Entre le 17 septembre et le 21 octobre 2017, "plusieurs observations d'un grand canidé ont été rapportées dans le département", affirme la préfecture dans un communiqué. Le loup pris en photo dans la Somme, à Hamel (à 20 km d'Amiens) en octobre était donc bien un loup.
Le loup dans la SommeLa dernière fois qu'on avait vu un loup dans la Somme, c'était il y a 100 ans....Alors ? Loup ou pas loup selon vous ? http://bit.ly/loup-hautsdefrance
Publié par France 3 Nord Pas-de-Calais sur lundi 30 octobre 2017
Au vu des indices recueillis, "l'Office national de la chasse et de la faune sauvage a pu authentifier l'une de ces observations comme s'agissant d'un loup gris". Étant en "pleine période de dispersion automnale", il est "probable" "que cette première observation depuis sa disparition au siècle dernier relève d'une présence fortuite, cette espèce ayant une importante capacité de déplacement, notamment en phase de recherche de territoire", explique la préfecture.
"Présence fortuite"
L'automne correspondant "à une étape importante du cycle biologique de l'espèce appelée dispersion". A cette saison, "les jeunes nés au printemps prennent pleinement leur place au sein du groupe contraignant d'autres individus à quitter la meute pour chercher un nouveau territoire où s'établir".
Ces "individus" en phase de colonisation "peuvent parcourir plusieurs centaines de kilomètres avant de se fixer, et ceci en quelques jours". Ceci explique notamment "certaines observations isolées, loin des zones de présence permanente connues, comme dans la Somme".
Par ailleurs, "la rapidité de déplacement d'un point à un autre fait que l'espèce peut facilement passer inaperçue le long de son trajet de dispersion, notamment si la présence de troupeaux domestiques est faible car, dans ce cas, peu d'interactions avec l'homme sont générées et donc non détectées".
En juillet 2017, une suspicion du même type avait été relevée dans l'Aisne. Vérifications faites, il ne s'agissait pas d'un loup. Même chose dans l'Oise. Dès 2011, des loups ont été observés en Belgique. Et en 2017, la Wallonie étudie aussi les signes de la présence de l'animal.
Le loup dans les Hauts-de-France ?
Le loup, objet de crainte, de risques, de fantasmes ? Le loup fait souvent polémique, notamment lorsqu'il tue des troupeaux de moutons. Il est aussi un animal protégé par la Convention de Berne. Des associations et militants pour et contre le loup sont très mobilisés en France.Le retour de la présence du loup dans notre pays remonte à une bonne vingtaine d'années. On en compterait entre 300 et 500 désormais. L'office national de la chasse et de la faune sauvage a observé leur présence dans 30 départements en 2014, majoritairement dans les Alpes, le Massif central ou les Pyrénées.
La carte actuelle de présence du loup sur le territoire, avec les données officielles de l'ONCFS (2014) , montre que partiquement seul l'Est de la France est concerné et qu'au plus on monte vers le Nord, au moins sa présence est forte. Mais les spécialistes observent depuis quelques années une tendance à la remontée vers le nord de la France.
"Le loup est en effet en train de coloniser l'ensemble de la France. Par exemple, il est actuellement présent dans la Nièvre et progresse vers le nord, en direction de Paris. On a aussi identifié des populations de loups dans la Marne, à l'est de la capitale, dans les Vosges, le Jura ou encore les Alpes", expliquait en janvier 2017 Eric Hansen, délégué inter-régional Centre-Val-de-Loire et Ile-de-France à l'ONCFS.
Une certitude : rien ne s'oppose naturellement à la présence du loup dans notre région, où il a déjà été présent (cf encadré) : le loup peut s’adapter partout, en montagne, en plaine, en forêt, en zones agricoles... Dès 2011, des loups ont été observés en Belgique. Et en 2017, la Wallonie étudie aussi les signes de la présence de l'animal.