"Le site devait être agrandi, c'est ce que le directeur général nous avait promis. Au lieu de ça, on n'aura pas d'agrandissement et en plus on va passer de 215 CDI et 100 intérimaires à 182 CDI sans aucun intérimaire en 2024," déplore Francis Caron, délégué syndical CGT dans l'entreprise située à mi-chemin entre Péronne et Roye, essentielle pour le bassin d'emplois de ce secteur de la Somme.
À terme, automatiser les bases logistiques
Concernant les 33 CDI, "la direction compte sur les départs volontaires à la retraite, mais c'est quand même à nous de décider de partir ou non, s'indigne Francis Caron. Les intérimaires travaillent avec nous depuis déjà quelques années pour la plupart. Ce sont des salariés comme les autres mais la direction persiste à dire qu'elle n'est pas leur employeur. Ils vont devoir aller chercher un emploi ailleurs, ça nous fait mal au cœur."Intermarché a lancé son plan national de restructuration des plateformes logistiques il y a une dizaine d'années, afin d'engager une automatisation progressive de ces bases et ainsi réaliser des économies. Actuellement, les salariés de Chaulnes - comme ceux du site de Wimy dans le Pas-de-Calais - réceptionnent des produits frais et préparent 24 millions de colis par an à destination des grandes surfaces du groupe situées dans le nord de la France. Ils vont passer à 19 millions de colis en 2024.
Avec l'annonce de cette baisse d'activité et la vétusté de leurs bâtiments vieux d'une quarantaine d'années où les travaux n'auront finalement pas lieu, les salariés craignent que la direction songe à une fermeture prochaine du site. Chaulnes se trouve en concurrence avec les récentes plateformes mécanisées d'Intermarché, comme celle d'Avion dans le Nord. Celle-ci emploie encore aujourd'hui des préparateurs (assistés de machines) mais devrait se passer d'intervention humaine et être entièrement automatisée en 2023. Le groupe a déjà décidé de fermer six de ses bases, notamment celle de Vimy.