Audrey Debeaulieu avait été élue la plus jolie femme tatouée des Hauts-de-France en octobre dernier.
La nouvelle a été annoncée dimanche soir en direct sur Facebook... Audrey, représentante de la région Hauts-de-France, a été élue Ink Girl France 2018. Protésiste ongulaire à Le Mazis, dans la Somme, cette maman de 33 ans veut faire changer les mentalités sur le tatouage.
Longtemps assimilé à la marginalité, le tatouage commence doucement à se démocratiser... Mais les stéréotypes collent à la peau. "Le tatouage ne rentre pas dans les codes de la société actuelle. Il est certes encré dans la société mais il est encore très mal vu. Ce que je veux démontrer, c'est que le tatouage est avant tout un art", clame Audrey.
Ne m'appelez pas Miss
Ses tatouages, elle ne les vois plus qu'à travers le regard des autres. "Il y a deux types de regards, les curieux, et ceux qui jugent", témoigne la jeune maman, qui refuse le titre de "miss". "Les miss sont elles-mêmes stéréotypées, elles doivent correspondre aux critères de beauté de notre société. Le concept du titre d'Ink Girl, c'est tout l'inverse", poursuit Audrey.
Son tout premier tatouage, Audrey l'a fait faire à 14 ans. À l'époque, elle a eu l'approbation de sa mère, un peu contrainte et forcée... "Elle m'a dit qu'elle savait que je le ferai coûte que coûte, avec ou sans son accord, donc elle a préféré m'accompagner pour que je ne fasse pas n'importe quoi".
Une histoire derrière chaque pièce
D'un tout petit tatouage tribal sur la nuque, Audrey a enchaîné avec des dizaines de pièces. Toutes ont un sens bien particulier, et racontent une histoire, la sienne. "Le second était un loup, symbole de la meute, de la famille, et de la fidélité". À la naissance de son fils, Audrey s'est fait tatouer une horloge indiquant l'heure de l'accouchement.
Il y a six ans, sa maman a découvert qu'elle souffrait du cancer du sein. Pour lui manifester son soutien, Audrey s'est fait tatouer le buste. Le dernier tatouage remonte à un mois, lorsqu'Audrey apprend le décès de son père. "J'ai choisi un papillon sur la thyroïde". L'insecte représente, en occident, la thyroïde. C'est aussi le symbole de l'âme, du renouveau et de l'immortalité.
Aujourd'hui, c'est Gauthier Grenon, tatoueur à Gamaches, qui se charge des tatouages d'Audrey. "C'est un tatoueur incroyable, qui mérite d'être reconnu. C'est aujourd'hui un ami très très proche. Il est à l'écoute et connaît mon histoire", raconte Audrey.
Audrey est la seconde Ink Girl en France. Le concours a été créé en 2016. Grâce à son titre, elle espère sensibiliser le public au cancer du sein et à l'importance de la symbolique dans le tatouage.