Dès l’enfance, Stéphanie Lacombe photographie ses grands-parents. Consciente qu’un jour elle ne les verra plus, elle les immortalise pour ne jamais les oublier. Une passion est née, la photographie fait désormais partie de sa vie.
"Je voulais comprendre les stratégies que mettent en place les familles dans cette période de crise, quand on ne parle plus de pouvoir d’achat mais plutôt de reste à vivre" détaille Stéphanie Lacombe.
Dans ses séries de documentaires photographiques, l’artiste propose une réflexion sur les modes de vies des classes populaires.
Dans la série "Somme toute", elle capture des habitants de Flixecourt, ville post-industrielle à mi-chemin entre Abbeville et Amiens, une commande de la Bibliothèque Nationale de France.
Elle s’est intéressée aux habitants aux revenus faibles : RSA, minimum vieillesse, chômeurs, intérimaires et jeunesse.
Avant de poser son objectif, Stéphanie Lacombe mène des recherches, discute avec les élus locaux pour mieux comprendre l’environnement dans lequel elle travaille. L’idée de cette série de photos à Flixecourt lui est venue lors d’un workshop photo, sur invitation du pôle photographique Diaphane.
Lors de cet atelier, elle est convaincue de la nécessité de réaliser cette série par une phrase : "On naissait, on travaillait, et on mourait Saint-Frères (nldr : ancien fleuron du textile dans la Somme)".
Stéphanie Lacombe prend le temps de nouer une relation de confiance avec ses sujets, de les convaincre de l’importance de ce travail "il faut pouvoir parler du pouvoir d’achat, parce que c’est difficile pour beaucoup de familles, peut-être plus difficile à Flixecourt qu’ailleurs" souligne la photographe.
Les Hauts-de-France, terrain de jeu privilégié
Originaire de Figeac dans le Lot, c’est pourtant le nord de la France que Stéphanie Lacombe choisit pour une grande partie de ses travaux.
En 2021, elle réalise la série de Hyper Life sur le parking de l’hypermarché de Saint-Erme-Outre-et-Ramecourt dans l’Aisne. "L’hypermarché est le symbole de la société marchande, pourtant, il semble être aussi un lieu de rencontre, un lieu où toutes les classes de la société se croisent encore, l’endroit où l’on va s’évader du quotidien" raconte-t-elle sur son site internet.
En 2020, elle dédie une série de photos aux mobile-home "devenus la norme dans les campings de la côte Picarde".
Pour cette série de photos, elle remporte le prix L'OBS 2020 décerné par "les Femmes s'exposent".
Retrouvez le témoignage complet de Stéphanie Lacombe ci-dessus, dans l'émission Hauts-Féminin du lundi 9 janvier 2023, et les autres épisodes de l'émission sur france.tv.