Michaël Dellon est un autodidacte passionné par la restauration de voitures et d'objets anciens, installé à Villers-Bretonneux dans la Somme. Il a lancé sa propre enseigne de véhicules de collections Retro metal works. Voici le portrait d'un artisan touche-à-tout qui a de l'or dans les mains.
On prend la route vers Villers-Bretonneux dans la Somme direction l'atelier de Michaël Dellon, un amoureux des vieilles voitures mais pas uniquement, comme vous allez le voir.
Genèse d'une passion pour la mécanique en tout genre
Tout commence dans sa jeunesse, dès l'âge de 11 ans Michaël Dellon se passionne pour la mécanique, alors qu'il n'a pas encore 18 ans ans, il effectue ses premières restaurations. Et pourtant il n'était pas prédestiné à devenir un artisan restaurateur de véhicules de collection. «quand j'étais jeune j'avais deux passions l'athlétisme et l'automobile, au collège, je disais que je voulais être prof de sport. Mais avec les années l'automobile a pris le dessus.
Formé par des artisans issus du compagnonnage, cet autodidacte de 35 ans a acquis son savoir-faire au fil des années. Exigent dans son travail de restauration, il regroupe à lui seul tous les corps de métiers ( mécanique, carrosserie, sellerie, ...) Dans son entreprise Retro metal Works, Michaël bosse comme un acharné sur les vieilles dames que ses clients lui confient «le marché de la voiture de collection est en plein essor là je dois en restaurer seize pour ce premier trimestre. »
Une obsession pour la restauration en tout genre
Michaël Dellon n'en est pas à son premier coup d'essai, après une première vie professionnelle en tant que moniteur sportif, il a créé une première entreprise de restauration de voitures anciennes il y a quelques années avec un associé, mais ça n'a pas marché, «le facteur humain n'y était pas mon associé n'a pas suivi. Et 4 à 5 ans après je recommence en ayant mûri le projet . » L'artisan restaure aussi des deux roues, (éléments d’aéronefs, bateau, tracteur et poids-lourd aussi). Il fait également de la décoration d'intérieurs et transforme des objets anciens à la demande, (exemple : Renault 4cv qui va être transformée en lit pour une chambre d'enfant), bref c'est un touche à tout. «Perpétuellement en recherche de la performance et du respect des techniques de restauration, véhicules et objets d’époque retrouvent entre mes mains leur flamboyance d’antan.»
«J'avais un réseau de clients avant de créer mon entreprise »
«J'avais déjà de la demande avant de m'installer, on peut dire que j'ai fait les choses à l'envers. J'étais connu dans les salons de voitures de collections. Les passionnés connaissent mon travail et donc mon carnet d'adresses de clients était là. Ma liste compte 445 clients dont 40% de femmes.» Le monde des voitures anciennes étant un milieu supposé masculin, on ne s'attend pas forcément à croiser des femmes et pourtant. «À l'inverse du monde l'automobile moderne qui est plutôt macho, les voitures de collections sont très appréciées des femmes. C'est un monde attachant, il y a beaucoup d'affect dans ce milieu, il faut une part de féminité pour retaper ces vieilles dames délaissées. Les voitures anciennes ont des formes harmonieuses, c'est un monde où les femmes et les hommes s'y retrouvent. j'ai une clientèle de tout âge de 15 à 90 ans de tout milieu et de tout horizon.»
Il vend du rêve aux gens
Chaque restauration est une histoires aux parfums mélangés, tellement plus qu'une affaire d'argent, c'est une remontée nostalgique dans le temps. «J'ai une pile de cartes postales de la part de clients qui partent en road trip avec mes créations.» Les voitures que je restaure viennent parfois de très loin, un monsieur m'a demandé de restaurer une Triumph, elle est arrivée par container des Dom Tom. Mais notre passionné commence à se sentir à l'étroit dans son hangar de 500 m². Il souhaite plus de place pour accueillir au mieux les vieilles dames en attente d'un lifting et proposer davantage de services aussi. Il va exposer son projet sur internet et lancer une campagne de financement participatif. D'ailleurs, il a tourné une vidéo pour l'occasion qu'il va mettre en ligne.
La transmission de son savoir-faire
Comme il a enseigné le sport aux jeunes lorsqu'il était éducateur sportif, il forme aujourd'hui de jeunes apprentis au métier de la restauration automobile. Depuis quelques mois, Michaël forme un jeune au métier de carrossier reconstructeur. «Ce métier ne s'apprend plus dans le système scolaire classique ». Une belle façon de participer à la conservation du patrimoine automobile.