Dans la Somme, les agriculteurs peinent à trouver des apprentis : "Il faut redonner envie aux jeunes générations"

Maraîchages, élevages, grandes cultures, dans tous les types d'exploitations, les agriculteurs manquent d'apprentis. La mécanisation a rendu le métier moins pénible, mais les difficultés de la filière effraient encore. Exemple dans la Somme. 

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Mélissa, étudiante en BTS analyse, conduite et stratégie de l'entreprise agricole, est depuis la rentrée dernière apprentie chez un éleveur de Mons-Boubert dans la Somme. Comme beaucoup de jeunes, elle ne vient pas du milieu agricole. Elle a pourtant décidé de se lancer dans ce métier. "Ma mère au début était un peu réticente parce qu'elle s'est dit que c'était un métier compliqué. L'agriculture c'est pas tous les jours tout beau tout rose mais j'ai réussi à la convaincre", confie-t-elle.

Aujourd'hui, la jeune femme est convaincue d'avoir choisi la bonne voie. Grâce à son apprentissage, elle a pu confirmer son choix. "Ce qui me plaît vraiment, c'est le contact avec l'animal. Et puis, finalement on ne voit plus les difficultés. À force ça va tout seul", affirme-t-elle. 

Dans cette ferme, depuis les années 80, plus de 60 apprentis sont venus se former, du bac pro aux ingénieurs. Mais chez cet éleveur, on constate de plus en plus des difficultés pour trouver des apprentis. "C'est par vagues. L'année dernière, c'était très dur. Cette année, ça va un peu mieux, confie Maxime François. Aujourd'hui pourtant, c'est un effectif sur la ferme qui n'est pas négligeable. Peut-être qu'il existe encore trop d'aprioris par rapport au milieu ou alors une méconnaissance de l'apprentissage.

L'employabilité assurée

"Il faut redonner envie aux jeunes générations de revenir dans le monde agricole, indique Louisette Régnier directrice du CFA de la Maison familiale et rurale de Flixecourt. Même si on ne vient pas de ce milieu, si on est passionnés et motivés, on peut faire de très belles choses."

Tous les ans à la maison familiale et rurale de Flixecourt, une quarantaine d'apprentis est en formation. Il en faudrait 10 de plus. Pour Louisette Régnier, l'apprentissage n'a que des avantages. D'autant que derrière, l'employabilité est assurée. "On manque aujourd'hui dans toutes les exploitations agricoles de professionnels donc c'est certain que tous les jeunes qui vont sortir d'apprentissage vont trouver du travail. Même dans le para-agricole, j'ai des étudiants qui vont continuer leur cursus en licence ou en master dans les chambres d'agriculture et je suis sûre que l'on a besoin d'eux. On a besoin de jeunes dans le monde agricole."

Aujourd'hui, le taux de réussite aux examens est très élevé dans la filière agricole : en 2020, 5790 candidats ont obtenu leur diplôme dans les Hauts de France, un taux de réussite de 93%, en constante progression. 

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