La Somme fait partie des départements pilotes du dispositif Ensivalor, une collecte de pneus nationale lancée par le ministère de l'Agriculture. Cette opération permet aux agriculteurs de recycler les pneus qui servent à tenir les bâches des silos, jugés nocifs pour l'environnement.
À Crécy-en-Ponthieu dans la Somme, la collecte a débuté début décembre. Les pneus usagés ont été déversés par centaines sur le site de la coopérative Calipso. "Chaque jour depuis une semaine, j'ai à peu près 40 appels de gens qui se disent que c'est le moment où jamais de recycler", confie Samuel Decerf, animateur FDSEA Somme.
Ici chaque remorque doit passer sur la balance. "On fait une pesée à plein, les agriculteurs vident leurs pneus selon leur catégorie. Le prix est le même à la tonne mais la valorisation n'est pas forcément la même derrière. Ils reviennent ensuite peser à vide", explique Samuel Decerf.
Aujourd'hui pour se débarrasser de leurs pneus d'ensilage, c'est-à-dire ceux qui servent à lester les bâches des silos, les agriculteurs payent 60 euros par tonne contre 250 habituellement. Un tarif réduit grâce à l'aide financière des partenaires locaux : chambre d'agriculture, communautés de communes et coopératives.
Déjà 460 exploitants y participent
Dans le cadre du projet Ensivalor, des collectes de pneus d'ensilage sont réalisées un peu partout sur le territoire. Jugés néfaste pour l'environnement, l'État s'est donné comme objectif d'en faire disparaître 15 000 tonnes chaque année jusqu'en 2025. "L'idée c'est que tous les agriculteurs puissent évacuer ces pneus qui sont une verrue pour l'environnement et au niveau sanitaire pour les animaux", indique Marie-Françoise Lepers, secrétaire générale FDSEA Somme.Désormais, en guise de substitut, certains agriculteurs utilisent des boudins remplis de gravillons. "On s'est arrangé pour qu'ils pèsent 13,5 kilos comme préconisés. C'est très pratique à disposer, c'est plus propre que les pneus", affirme Dominique Sagot, éleveur de bovins.
Les pneus récupérés serviront majoritairement de combustibles dans des cimenteries. Dans la Somme, déjà 460 exploitants ont choisi de participer à la collecte prévue jusqu'à mi-janvier.