À l’Étoile, dans la Somme, la mairie a décidé de renoncer à sa cérémonie des vœux afin d'économiser une partie du budget, transformé en bons d'achat. Ainsi, les habitants de la commune ont pu bénéficier de coupons d'une valeur de 10 euros, à dépenser dans les cinq commerces du village.
Une cérémonie des vœux transformée en bon d'échange. C'est l'idée qu'a eu le maire de ce village de 550 foyers, Ghislain Tirmarche. Une envie "d’impulser les commerces du village parce que ça faisait partie de notre programme. Et puis de donner un coup de pouce aux habitants dans cette période économique compliquée", explique-t-il.
Pour lancer ce projet, le maire a renoncé à sa traditionnelle cérémonie des vœux pour une version papier. Une économie d’environ 3 000 euros injectés dans des coupons de réductions. "J’ai préféré présenter mes vœux sur un édito. Donc ça fait l’économie de la cérémonie. On a réinjecté un petit peu de budget. Les gens reçoivent l’édito. À la fin [de ce dernier], il y a un petit coupon à découper."
Enclencher "un cercle vertueux" pour le village
Et depuis quelques jours, les habitants sont nombreux à valider leur coupon d'une valeur de 10 euros, pour pouvoir le dépenser dans l'un des cinq commerces du village.
Les commerces font partie des services. Ces services amènent des habitants. Les habitants amènent des enfants à l’école. Je pense que le cercle vertueux est un peu comme ça.
Ghislain Thimarche, maire
Cette initiative fait partie d'une réflexion plus large du maire, celle de redonner vie à sa commune."Au sein d’une collectivité comme la nôtre, de taille moyenne, pour rendre le village attrayant, il faut lui amener des services. Les commerces font partie des services. Ces services amènent des habitants. Les habitants amènent des enfants à l’école. Je pense que le cercle vertueux est un peu comme ça."
Dans ce village où les enseignes ont tiré progressivement leurs rideaux, commerçants et habitants saluent cette initiative. Marine Segard, gérante du nouveau salon de coiffure, vient d'ouvrir il y a seulement quelques jours et elle a déjà vu du monde franchir sa porte. "Pour une ouverture, ça booste pas mal les gens à venir essayer, sachant qu’ils ont 10 euros en moins sur la prestation", témoigne-t-elle.
Faire découvrir les nouveaux services
Frédéric Caron, gérant du bar-tabac, a repris cette affaire il y a quelques mois. Il estime que "ça nous aide à nous faire connaître". En désignant une cliente qu’il n’a jamais vue : "peut-être qu’elle reviendra boire un thé, un café." Cette opération lui permet également de mettre en avant l'épicerie qu'il est en train de développer en parallèle.
Louise, la cliente que n'avait encore jamais vu Frédéric, vit dans le village depuis très longtemps. À 85 ans, elle a vécu la transformation de l'Étoile et voit d'un bon œil le dynamisme impulsé par les commerçants. Entre le bar-tabac et l'épicerie, elle peut ainsi "voir du monde", elle qui ne "sort pas de sa maison".
L’opération doit se poursuivre tout au long du mois de février. La friperie, le garage ou encore la fleuriste sont les autres commerçants concernés.