Deux hommes de 23 et 29 ans, soupçonnés de préparer un attentat "imminent" ont été arrêtés mardi à Marseille, à cinq jours du premier tour de l'élection présidentielle. Les deux hommes sont "soupçonnés d'un passage à l'acte imminent", a précisé une source proche de l'enquête.
Ils ont été arrêtés par la DGSI dans le cadre d'une enquête en flagrance ouverte à Paris le 12 avril pour association de malfaiteurs terroriste criminelle et infraction à la législation sur les armes en relation avec une entreprise terroriste. Le ministre de l'Intérieur devait faire une déclaration à la mi-journée sur la sécurité de l'élection présidentielle. "Connus pour leur radicalisation", les deux suspects ont déjà été incarcérés pour des faits sans caractère terroriste, a ajouté une source proche de l'enquête.
.@MatthiasFekl @gouvernementFR @PoliceNationale @Gendarmerie Des perquisitions sont toujours en cours ainsi que des opérations de sécurisation et de déminage
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 18 avril 2017
"Une perquisition est en cours" à Marseille. Une première enquête préliminaire avait été ouverte le 5 avril contre le plus âgé des suspects, né en juillet 1987 à Croix après la remontée d'indices attestant la préparation d'une action violente imminente, selon cette même source.
Le 10 avril, une deuxième enquête similaire avait été ouverte contre le plus jeune, né en juillet 1993 à Ermont (Val-d'Oise). "Au fur et à mesure, il s'est avéré que les deux enquêtes se rapportaient au même projet", a indiqué la source proche de l'enquête. Ces interpellations interviennent à cinq jours du premier tour de l'élection présidentielle, sur fond de menace terroriste très élevée en France, frappée depuis 2015 par une série d'attentats, parfois de masse, qui ont fait 238 morts.
"Les deux hommes radicalisés, nés respectivement en 1987 et 1993, de nationalité française, avaient l'intention de commettre à très court terme, c'est-à dire dans
les tout prochains jours, un attentat sur le sol français", a précisé le ministre.
Action violente déjouée à #Marseille : déclaration de @MatthiasFekl pic.twitter.com/NupVxJSOqo
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 18 avril 2017
50.000 policiers et gendarmes
Plus de 50.000 policiers et gendarmes, appuyés par les militaires de l'opération Sentinelle, seront mobilisés pour assurer la sécurité de l'élection, notamment dans les 67.000 lieux de vote, avait déclaré Mathias Fekl dans une interview au Journal du Dimanche. "19 interpellations antiterroristes" ont eu lieu en mars en France, avait-il également précisé.
.@MatthiasFekl @gouvernementFR @PoliceNationale @Gendarmerie + de 50 000 gendarmes, policiers et militaires seront déployés lors de chaque tour de scrutin en France métropolitaine et ds les Outre-mer
— Ministère Intérieur (@Place_Beauvau) 18 avril 2017
La France est particulièrement visée notamment car elle fait partie des pays intervenant en Syrie contre le groupe jihadiste Etat islamique. Les deux dernières attaques ont d'ailleurs visé des militaires, sans les tuer, au musée du Louvre et à l'aéroport d'Orly. Cinq projets d'attentats ont été déjoués depuis le début de l'année 2017, après 17 en 2016, a affirmé le 21 mars le Premier ministre Bernard Cazeneuve.
Instauré dans la foulée des attaques jihadistes du 13 novembre 2015 à Paris, les plus meurtriers jamais commis en France avec 130 personnes tuées, l'état d'urgence a été prolongé jusqu'à l'été 2017 car la période électorale, avec la présidentielle puis les législatives en juin, "accroît encore les risques de passage à l'acte des terroristes" selon les autorités.
Les derniers attentats meurtriers remontent à l'été 2016. Le 26 juillet, deux jeunes jihadistes, Adel Kermiche et Abdel Malik Petitjean, tous les deux âgés de 19 ans, avaient égorgé un prêtre de 85 ans, Jacques Hamel, et grièvement blessé un paroissien de 86 ans dans une église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen.
Quelques jours plus tôt à Nice, le 14 juillet, Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, avait foncé à bord d'un camion sur la foule rassemblée sur la promenade des Anglais pour assister au feu d'artifice, tuant 86 personnes. Ces deux attaques sans précédent avaient été revendiquées par l'EI, comme la plupart des attentats qui ont frappé la France depuis plus de deux ans.
La France avait basculé dans l'ère de la violence jihadiste les 7, 8 et 9 janvier 2015 lors des attentats contre l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, une policière
municipale à Montrouge et un supermarché casher à Paris, qui avaient fait 17 morts et ont été suivis de plusieurs autres attaques ou tentatives.