Le camp de migrants de Steenvoorde, situé au bord de l'autoroute A25, a été démantelé ce lundi matin. L'opération s'est déroulée dans le calme. La soixantaine de migrants présents a été conduite vers un Centre d'accueil et d'orientation (CAO).

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L'opération a démarré à 6h30 ce lundi matin. Les forces de l'ordre ont évacué le camp de migrants de Steenvoorde, situé dans un champ à proximité de l’aire d’autoroute de Saint-Laurent, sur l’A25, où vivaient une soixantaine de candidats à l'exil, Est-Africains principalement.

Le démantellement s'est déroulé sans incident, "sous la conduite de l'huissier mandaté par le propriétaire", indique la Préfecture du Nord. L'évacuation de cette "jungle", s'est faite suite à une décision de justice prise le 5 juillet, à la demande du propriétaire de ce terrain, occupé de façon illicite depuis 2008 par des migrants désireux de gagner la Grande-Bretagne.

Les migrants orientés vers des centres d'hébergement 

"Les 65 migrants présents sur le site se sont vus proposer une solution d'hébergement au sein de centres d'accueil et d'orientation (CAO) par les agents de l'Office français de l'immigration et de l'intégration(OFII) présents sur les lieux", détaille la Préfecture dans un communiqué. 
Deux bus ont été affrétés pour emmener "les migrants désireux d'accéder à des conditions de vie désormais dignes et salubres" vers ces lieux d'hébergement, toujours selon la Préfecture.
"On ne les a pas forcés, on les a incités fortement et il n’y a pas eu d’opposition", a expliqué Eric Etienne, sous-préfet de Dunkerque à La Voix du Nord.

"Obligés" de monter dans les bus selon les bénévoles associatifs

Les bénévoles de l'association Terre d'Errance, présents sur place à partir de 7h, ont une lecture un peu différente des faits. Pour eux, la cinquantaine de forces de l'ordre mobilisée a "encerclé" les migrants, et les a "obligés" à monter dans les bus, sans qu'il leur soit laissé le choix d'accepter ou non la mise à l'abri en CAO.
L'association regrette aussi d'avoir "été prise par surprise", sans avoir été informée de l'évacuation de ce lundi matin, et sans avoir pu "préparer le terrain" avec les migrants auprès desquels ils intervenaient depuis 2008. Les bénévoles étaient au courant de la décision judiciaire, mais ne s'attendaient pas à une exécution aussi rapide.

Des migrants soudanais et érythréens

Dans la "mini jungle" de Steenvoorde, les exilés venus principalement du Soudan et d'Erythrée, vivaient abrités sous des tentes de fortune, au milieu d'un champ boueux, à côté de quelques vaches.
Comme la plupart des autres camps de la région, ce petit camp comparé à ceux de Calais (entre 4.500 et plus de 6.000 personnes selon les sources) ou Grande-Synthe (800) était situé à proximité d'une aire de repos où des camions stationnent. Généralement la nuit, les migrants tentaient de grimper dans les poids-lourds pour rejoindre l'Angleterre, via Calais, située à 70 km de là.
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