Une grève d'une partie des contrôleurs aériens belges continuait à perturber ce mercredi le trafic à l'aéroport international de Bruxelles, pour le second jour consécutif, malgré l'indignation causée par ce mouvement de grogne trois semaines après les attentats qui ont frappé l'aéroport.
Depuis le début de la matinée, une centaine de vols (une quarantaine au départ et une soixantaine à l'arrivée) ont été annulés, alors que le principal aéroport du pays opère actuellement 400 vols par jours. Brussels Airport, la société gestionnaire de l'aéroport, conseille aux passagers de consulter son site internet ou de contacter leur compagnie aérienne pour "vérifier le statut" du vol avant de se rendre à l'aéroport. Les principales perturbations ont eu lieu entre 8h00 et 10h00, mais des vols prévus plus tard dans la journée étaient susceptibles d'être annulés ou retardés, selon le site.
"Une grève sauvage totalement inacceptable"
Selon la direction de Belgocontrol, la société publique chargée de la sécurité du trafic aérien en Belgique, une association représentant quelque 80 de ses 280 agents, la Guilde des contrôleurs aériens, a incité ses membres à se déclarer malades et inaptes à assurer leur service. Une responsable de la Guilde a démenti mardi avoir donné un tel mot d'ordre, mais reconnaît qu'elle ne soutient pas un accord sur les fins de carrière conclu mardi entre la direction de Belgocontrol et un syndicat, qui porte à 58 ans, contre 55 auparavant, l'âge de la "mise en disponibilité" des contrôleurs. "Je n'accepte pas qu'une poignée (de gens) décide de prendre le pays en otage, de mettre notre image et notre situation économique en danger", a protesté ce mercredi le Premier ministre belge, Charles Michel, cité par l'agence Belga, en dénonçant une "grève sauvage totalement inacceptable".L'aéroport de Bruxelles-Zaventem a été la cible le 22 mars d'un double attentat suicide commis dans le hall des départs par des membres d'une cellule jihadiste qui a également frappé, une heure plus tard, le métro de Bruxelles à la station Maelbeek. Au total, ces attaques ont causé la mort de 32 personnes et en ont blessé 340 autres. Après 12 jours d'arrêt total, le trafic avait progressivement repris à Brussels Airport le 3 avril, mais un retour à la normale n'était pas prévu avant plusieurs mois.