US Open : Kristina Mladenovic, programmée pour gagner

Pour la première fois de sa carrière, Kristina Mladenovic dispute mardi, à 22 ans, un quart de finale d'un tournoi du Grand Chelem : un rendez-vous logique et attendu pour celle qui fut la terreur du circuit juniors avant de connaître quelques contretemps.

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Bon sang ne serait mentir. La réussite au plus haut niveau du sport est inscrit dans l'ADN de la famille Mladenovic : Dragan (hand) et Dzenita (volley) ont été internationaux yougoslaves. Au début des années 1990, Dragan, gardien de l'équipe de Yougoslavie championne olympique 1984 et championne du monde 1986, s'engage avec Dunkerque (USDK) où il restera douze saisons. C'est à Saint-Pol-sur-mer que Kristina, surnommée sur le circuit "Kiki",
naît en 1993.

Elle domine très vite les catégories de jeunes jusqu'à devenir N.1 mondiale juniors et remporter Roland-Garros juniors en 2009. Si les Mladenovic suivent leur fille sur le circuit, ils sont discrets et ne font pas partie de ces parents qui réalisent leurs ambitions au travers de leur enfant. Le père s'occupe de la préparation physique et la mère des entraînements: Kiki, sans entraîneur depuis février, s'épanouit dans cette structure familiale.

"J'ai des rêves depuis toute petite, je ne connais pas mes limites, mais personne ne connaît ses limites", assure, sans forfanterie, la 40e mondiale dont le frère cadet, Luka, fait ses gammes au centre de formation du FC Metz (L2 de foot).

Une surdouée du tennis

En 8e de finale contre la Russe Ekaterina Makarova, Mladenovic a réussi un "tweener", ce spectaculaire coup entre les jambes rare dans le tennis féminin qui, depuis, fait les délices des réseaux sociaux. 
L'arrivée dans le Gotha mondial de Mladenovic, futures N.1 française et membre du Top 30 mondial du classement WTA, était annoncée. "Elle est arrivée un peu plus tard que prévu, mais elle ne nous surprend pas", résume Alexandra Fusai, la responsable du haut niveau féminin à la Fédération française. "Elle a été très forte très tôt: N.1 mondiale juniors, 160e mondiale à 16 ans, un grand espoir qui a eu une période difficile avec une blessure qui l'a un peu éloignée des terrains, mais elle s'est reconstruite petit à petit et cela lui a donné une énorme maturité", poursuit Fusai.

Son tennis résolument offensif s'appuie sur un service de plomb, un coup droit qui décale ses adversaires et une lecture du jeu sans pareil. "Elle se rend très vite compte de ce qui dérange l'autre", admire Gabriel Urpi, l'entraîneur de l'équipe de Fed Cup qui avait travaillé avec Arantxa Sanchez et Conchita Martinez. Enfin, Mladenovic a passé en 2015 un cap d'un point de vue physique: résultat, elle a battu sept joueuses du top 20 depuis janvier. 

Le révélateur du double

Avant l'US Open, Mladenovic avait déjà brillé en Grand Chelem. En double dames et en double mixte: avec la Hongroise Timea Babos, elle est arrivée en finale à Wimbledon en 2014; avec le Canadien Daniel Nestor, elle s'est imposée à Wimbledon en 2013 et à Melbourne en 2014. "Grâce au double, j'ai l'expérience des grands matches et des titres. Je connais la pression et le stress de servir pour un titre du Grand Chelem", rappelle celle qui affiche à son palmarès 12 titres en double dames pour une seule finale en simple (Strasbourg en 2015).

La nouvelle Bartoli ?

Depuis la retraite surprise de Marion Bartoli quelques mois après son sacre à Wimbledon en 2013, le tennis féminin français se cherche une figure emblématique. Alizé Cornet a bien réussi quelques coups d'éclat en Grand Chelem, mais jamais au-delà des 8e de finale (Wimbledon 2014, Roland Garros 2015). Mladenovic, elle, est la première Français depuis Bartoli en 2012 à atteindre les quarts de finale à Flushing Meadows. Opposée à l'Italienne Roberta Vinci, 43e mondiale, elle ne veut pas s'arrêter en si bon chemin: "J'ai envie de voir plus loin", prévient-elle.
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