Vendin-le-Vieil : les syndicats pénitentiaires "scandalisés" par l'interview de Rédoine Faïd au JDD

Dans une interview accordée au Journal du dimanche, le braqueur multirécidiviste Rédoine Faïd dénonce de mauvais traitement depuis son incarcération à Vendin-le-Vieil. Le syndicat pénitentiaire Force ouvrière parle de propos "diffamatoires".    

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"Trop c'est trop, cet individu n'est pas étouffé par la honte": en gras, en rouge, dans un communiqué, le syndicat pénitentiaire Force Ouvrière (FO) persiste et signe. Après l'interview de Rédoine Faïd, "le braqueur le plus célèbre de France", dans le JDD, les représentants des surveillants pénitentiaires ne cachent pas leur colère. "Le personnel est trainé dans la boue par quelqu'un qui ne se reconnaît pas de responsabilité dans la mort d'une policière", abonde le communiqué de presse. 
 


Dans l'interview du JDD, le braqueur raconte à une journaliste de l'hebdomadaire ses conditions de détention, qualifiant sa vie de "celle d'un paria". Il accuse même les surveillants du centre pénitentiaire de lui infliger de mauvais traitements : "certains refusent les promenades ou le sport. Sans raison ni justication. Ils retournent ta cellule lors des fouilles, laissent leurs traces de bottes sur tes draps. Ils me mettent excessivement à poil pour me fouiller alors que je ne croise personne". 

 
 

"Grossières calomnies


Pour Wilfried Szala, secrétaire local de FO à Vendin-le-Vieil, où a été faite l'interview, ces allégations sont de "grossières calomnies" : "c'est totalement invraisemblable. Toutes les interactions avec ce détenu sont très surveillées, ces accusations ne sont même pas crédibles". Selon lui, Rédoine Faïd est loin d'être le seul déténu à être menotté dès qu'il sort de sa cellule.

Par ailleurs, lers antécédents du braqueur (il s'est déjà évadé deux fois de prison, notamment à Sequedin), "légitiment parfaitement ses conditions de détentions". Wilfried Salza ajoute que celles-ci sont décidées en amont, "les mesures de sécuritées sont formalisées par le chef d'établissement, en accord avec la direction interrégionale de l'administration pénitentiaire". 
 
Dans l'interview du JDD, le braqueur rappelle qu'il a "reçu un papier du Spip (service pénitentiaire d'insertion et de probabtion) sur lequel il est écrit [qu'il est] un détenu modèle". Pour le syndicaliste, le calme et le bon comportement du détenu ne sont que des "enfumages" pour préparer ses évasions. Il craint également que Rédoine Faïd obtienne d'un tribunal administratif l'assouplissement de ses conditions de détention. "Si c'est le cas, il restera calme, il observera la sitiuation, et dès qu'il le pourra, il s'évadera. Encore"

 

"Il n'a plus rien à perdre


Louant "l'intelligence" du "détenu le plus surveillé de France", Wilfried Salza soutient que le braqueur a "manipulé" le JDD afin de "médiatiser sa situation pour obtenir de meilleures conditions de détention". Plus souples. Pour le syndicaliste, les intentions du détenu sont on ne peut plus claires : "Il essaye de tirer la couverture sur lui. Si il a quelque chose à obtenir, il le prendra. Il n'a plus rien à perdre"

Le braqueur Rédoine Faid est incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil depuis un peu plus d'un an. Il s'était déjà évadé de la prison de Lille-Séquedin et de la prison de Réau (Seine-et-marne). Il est déjà condamné à 25 ans d'incarcération pour son rôle dans le braquage raté de 2010, qui avait coûté la vie d'une policère municipale. Il doit encore être rejugé en 2020 pour le braquage d'un fourgon blindé et pour son évasion à Réau. 

Le braqueur va déposer un recours contre ses conditions auprès d'un tribunal administratif. 
 
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