Dans ses usines d'Etaples-sur-Mer et d'Abbeville, l'équipementier automobile fabrique, depuis 15 jours, des milliers de masques lavables. L'entreprise a répondu à l'appel national "Résilience" et 50 collaborateurs volontaires produisent des masques à destination des services publics.
Sollicitée par le Haut-commissaire à l’inclusion, l’usine d’alternateurs Valeo a répondu présent à la demande du ministére du Travail pour adhérer au projet Résilience. L'entreprise s’est organisée pour créer 5 lignes de production de masques lavables, dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus.
Solidaire du projet national Résilience
Sur chacun de ses sites d' Étaples, dans le Pas-de-Calais et d'Abbeville, dans la Somme, un atelier de couture. Ils produisent depuis 15 jours des masques à destination des services publics, entreprises des secteurs prioritaires et associations venant en aide aux plus démunis. Cinquante salariés volontaires vont fabriquer pendant 6 semaines des masques lavables pour le groupement Résilience, une coopérative de production à l’échelle nationale.
Trente collaborateurs installés sur le site d’Étaples, vingt sur celui d'Abbeville. Objectif : produire à un coût raisonnable dans les meilleurs délais le plus de masques possible grâce à un processus de fabrication simple et standardisé.
" Nous avons souhaité participé à ce projet de solidarité pour fabriquer en urgence des masques de protection afin de les distribuer aux personnes qui en ont besoin. même si nous ne sommes pas effectivement des spécialistes du textile ! Nous disposons d'un savoir faire industriel adapté pour mettre en place rapidement des lignes de production : organisation des flux, formation des personnels" , explique Alberto Santos, Directeur des sites de Valeo.
Résilience ou la possibilité en 1 mois de restructurer la filière textile en urgence pour fabriquer des masques pour tous #masques #Masque #madeinFrance #relocalisons pic.twitter.com/kk3vFAlrzw
— Projet Resilience (@resilience_2020) April 21, 2020
Juste le temps d'acheter des machines à coudre, de recevoir le tissu et les consignes de fabrication aux normes validé par la Direction Générale de l’Armement (DGA) et c'est déjà 6000 masques qui sont fabriqués chaque jour. " Nous avons lancé un appel auprés de nos salariés et nous avons eu la chance d'avoir, parmis les volontaires, une salariée qui était diplomée de couture. Elle a pu rapidement former l'ensemble des personnels et ensuite nous les avons reparti en deux lignes de fabrication, 6h/14h et 14/22h", détaille Christophe Serruys, chef du projet.
Retrouver un peu de lien social
Le chômage partiel à fortement touché les 1500 salariés de Valeo. Au plus fort de la crise, la production est tombée à 20 % . Pour ces volontaires, "apprentis couturiers", ce nouveau travail est le bienvenu en attendant le retour à une activité normale.
Durant ces quelques semaines, la salle de restaurant est transormée en atelier couture où la parité est respectée. Séverine Leprêtre, la référente couture, apprécie d'aider ses collégues pour cette action de solidarité : " D'habitude je travaille aux prototypes des alternateurs dans l'usine. J'appréhendais un peu car mes collégues ne connaissent pas du tout la couture mais aujourd'hui, je suis fiére de mettre à disposition mes compétences car tout le monde est motivé, ça fait plaisir. "
Eviter le chômage partiel
Séverine se réjouit aussi de retrouver des collègues et d’en découvrir d’autres comme Mickaël Beugny, trés concentré sur sa machine à coudre. "Aujourd'hui je fais du piquage. Rien à voir avec mes activités habituelles dans cette entreprise, je travaille d'habitude sur des ordinateurs, des automates, des robots. Comme j'étais au chômage partiel et que je me sentais concerné par les difficultés de la crise sanitaire, je me suis porté volontaire et maintenant, toutes les 20 secondes, je peux sortir un masque ! "
En attendant la reprise économique, les 2 sites de Valeo ne tournent encore qu'à 30% de leur production maximale. Le fabricant assure d'habitude 40% des commandes mondiales d'alternateur-démarreur nouvelle génération, gràce à ses 1500 salariés. Chaque année, ils fabriquent ici plus de 8 millions de cette technologie d'avenir pour les moteurs hybrides.
Mais aujourud'hui, il reste encore 700 salariés en chômage partiel sur les sites d'Abbeville et d'Etaples.