Pour isoler les cas suspects de Covid-19, l’Agence régionale de Santé (ARS) des Hauts-de-France est chargée d’identifier les foyers infectieux et de remonter la liste des cas contacts. Un minutieux travail d’enquête.
Comment évider une résurgence du virus et des contaminations ? Si “le gros de l'épidémie est derrière nous”, comme l’a rappelé le ministre de la Santé Olivier Véran ce lundi sur LCI, des foyers infectieux sont régulièrement identifiés dans les Hauts-de-France. Emmanuelle Lagarde et Olivier Gardette, journaliste pour France 2, ont pu suivre les enquêteurs de l’Agence régionale de Santé (ARS).
Ce matin-là, près de Lille, un nouveau cas de Covid-19 vient de se déclarer dans un endroit sensible. L’ARS lance son enquête. Pour le moment, un seul enfant est touché. À partir de trois cas groupés, on parle de "foyer infectieux". Il s’agit ici d’une école. L’Agence veut donc intervenir rapidement.
Tester, tracer, isoler
L'ARS doit déterminer qui doit être dépisté. Le Dr Sylvie Blondel, pharmacien inspecteur de santé publique, se charge d'appeler le personnel qui accueille les enfants à l'école le matin : "Cette personne est la seule à porter un masque en tissu", explique Sylvie Blondel. L'employée doit alors être placée à l'isolement pendant 14 jours. Les enseignantes, qui portaient un masque chirurgical, continuent à travailler.
Que ce soit une école ou une entreprise on ne va pas fermer systématiquement au moindre signe.
De son côté, Maxime Moulin de la cellule de traçage des cas contacts à l’ARS, poursuit l’enquête auprès de la mairie, qui lui annonce que cet enfant à un petit frère dans une école maternelle de la ville. La mairie se demande alors si elle doit aussi fermer la classe du petit frère. “Non, répond Maxime Moulin, pas tant qu’on n’a pas de cas confirmé. On est sur du contact pour l’instant. On agit à partir du moment où on a un cas confirmé. Que ce soit une école ou une entreprise, on ne va pas fermer systématiquement au moindre signe”. Trente camarades du grand-frère et deux adultes devront finalement être testés. Le petit frère, lui, s’est avéré négatif.
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— ARS Hauts-de-France (@ARS_HDF) May 15, 2020
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À Lille, dépistage massif de 1200 policiers
Parfois, le dépistage prend une toute autre ampleur. Il y a un mois, l’ARS a organisé des tests massifs auprès de 1200 policiers de Lille et Arras. Quatre jours plus tôt, trois agents avaient été déclarés positifs à l'hôtel de police de Lille. Impossible de tracer précisément les cas contacts dans cet immense commissariat où les policiers se croisent sans arrêt.
Les services de santé optent donc pour un dépistage massif. Un mois plus tard le foyer n’est pas totalement éteint : “Aujourd’hui il y a encore une vingtaine d’agents qui sont arrêtés. Soit parce que ce sont des personnes qui ont développé la maladie à un certain niveau et qui nécessitent d’être suivis médicalement, donc leur reprise n’a pas été autorisée. Soit parce qu’il s’agit d’agents qui n’ont pas encore terminé leur période de quatorzaine", déclare Jean-François Papineau, directeur départemental de la sécurité publique du Nord.
Si ces derniers policiers ne déclarent pas de symptômes, le foyer épidémique sera considéré comme clos. À ce jour, l’ARS des Hauts-de-France surveille près de 80 points sensibles, un chiffre stable depuis la sortie du confinement.