C'est l'heure de la récolte pour les arboriculteurs. Et le bilan est d'ores et déjà mauvais.
"On pourrait croire qu'on a cueilli mais on n'a pas cueilli...". Julien Trublin, arboriculteur bio à Maulde, près de Saint-Amand-les-Eaux, erre dans ses pommeraies, avec tristesse. Ses arbres ont peu de fruits. C'est l'heure de la récolte. Elle sera maigre."Normalement, il y a 20-25 kilos par arbre. Là, il n'y que quelques pommes. C'est dû au gel. Le 8 mars, il y a eu une gelée. C'était en fleur, plein de floraison. Les fleurs ont cramé et du coup, pas de fruit."
Sur ces 5 hectares de vergers bio, cet arboriculteur estime sa perte à près de 80 %. Un nouveau coup dur pour l'exploitation. "Par rapport aux investissements, ça devient vraiment lourd. La charge de travail est la même à part qu'il n'y a pas de récolte."
"Ça c'est pas exploitable, ça c'est pas exploitable. Ça, c'est des coups de soleil, ça, c'est de la grêle."... Dans sa pommeraie du Courtil qu'il exploite depuis 10 ans, Matthieu Demay fait aussi ses comptes. Il s'attend aussi à une récolte catastrophique.....La 2ème en 3 ans.
Peu de pommes qui seront vendues en priorité au détail sur l'exploitation à des prix, à peine plus élevés que l'année dernière. "L'année dernière, on était à 7€ les 5kg, là on augmenté à 8€, c'est une petite augmentation, un petit effort qu'on demande au client. Ça ne remplacera pas le pourcentage de perte qu'on a, sinon, on aurait multiplié les prix par 2. Mais ça nous permet de compenser un petit peu."
A Maulde, Julien Trublin augmentera aussi le prix de ses pommes bio mais bien loin de compenser la perte. Seule consolation, les rendements en poires, très bons cette année.