À l'occasion des 25 ans de l'inauguration du tunnel, France 2 a pu s'inviter dans l'envers du décor.
Vingt-deux millions de passagers en 2018 et plus de quatre millions de véhicules... À quelques mois du Brexit, le tunnel sous la Manche ne désemplit pas. "Sur les bonnes journées, on est quasiment à 400 trains par jour, avec une entrée en tunnel toutes les quatre minutes" confie Sébastien Sénéchal, superviseur du centre de contrôle.
3000 tonnes à tracter
Mais il y a tout un envers du décor que les millions de pasagers ignorent. Comment, par exemple, se sent-on lorsqu'on est aux commandes de la plus puissante locomotive d'Europe ?"On tracte à peu pres 3000 tonnes à une vitesse moyenne de 140 km/h" explique Mandy Baudemont. "Il y a beaucoup de responsabilité sur les épaules, c'est vrai que derriere, nous on a de nombreux passagers, et c'est sûr qu'il faut pas être claustrophobe !"
Au-dessus d'elle se trouvent 80 mètres d'eau et 40 mètres de roche sous-marine. Le tunnel, inauguré il y a 25 ans, a été creusé dans la craie.
Et puis il y a la maintenance. Dans une petite galerie goudronnée, creusée entre les deux voies et accessible à une poignée d'élus seulement, les ouvriers se déplacent – en conduisant à gauche – pour aller d'un chantier à un autre. Cette nuit, le tunnel sous la Manche en compte une cinquantaine.
Le risque d'une "cassure du rail"
La première chose à faire, avant tout travaux, c'est de mettre la zone hors tension. Les ouvriers inspectent l'état des rails. "Il faut toujours vérifier, voir si ça tient le choc, s'il y a pas d'usure anormale." Et en cas de problème, on risque "une cassure du rail, très clairement".Même maintenance de la part de ce que l'on appelle ici "l'araignée", qui nettoie les couloirs : la poussière peut provoquer des court-circuit. Entre l'araignée et les centaines de petites ouvrières, le tunnel ressemble à un écosystème... qui représente un enjeu économique majeur, avec un milliard d'euros de chiffre d'affaires par an.