Wallers : députés et sénateurs Front de Gauche s'alarment de leur "élimination" au Parlement

Y aura-t-il encore des députés Front de Gauche dans un an ? La crainte d'une "élimination" a été ouvertement exprimée mercredi lors des journées parlementaires, sur fond de doutes sur la stratégie pour la présidentielle et les législatives.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité
Réunis sur le site minier de Wallers-Arenberg, députés et sénateurs n'ontpas caché leurs inquiétudes sur le maintien de leurs groupes respectifs après les législatives de juin 2017 et les sénatoriales en septembre.

"Je ne sais pas s'il y aura des journées parlementaires l'an prochain", a alerté le député du Cher Nicolas Sansu, craignant une situation comparable "à l'orchestre du Titanic où chacun joue une belle partition..."

Pour le numéro un du PCF et sénateur de Paris, Pierre Laurent, "on est en train de préparer le scénario de notre élimination politique, de la mise à l'écart de millions de gens de toute représentation (...) Il y a un risque que l'Assemblée ressemble au conseil régional de Paca", où la gauche est absente.

A l'Assemblée, les dix députés Front de gauche ont déjà dû s'allier depuis 2012 avec cinq ultramarins pour maintenir un groupe, celui de la Gauche démocrate et républicaine (GDR). Au Sénat, 18 des 20 communistes seront soumis à renouvellement à l'automne 2017. "Il y aura les conséquences mathématiques des élections locales" remportées par la droite, a prévenu Pierre Laurent.

A la base de ce pessimisme, le constat, selon le député du Nord Marc Dolez, que "malgré la qualité de nos propositions, nous n'imprimons pas. Il y a un manque d'alternative politique crédible à gauche, faut pas se raconter d'histoires". "Il faut qu'on sorte de la sempiternelle attitude de donneur de leçons", a renchéri Nicolas Sansu.

La présidentielle, où le parti communiste a repoussé au 5 novembre le choix du candidat qu'il soutiendra, complique la donne avec un parti "sans candidat fixe" (Alain Bocquet, Nord), ou "dans une seringue" entre Jean-Luc Mélenchon et la primaire PS (François Asensi, Seine-Saint-Denis) .

Défi du renouvellement générationnel 

Tous les parlementaires présents ont critiqué la stratégie de Jean-Luc Mélenchon qui, selon le chef de file des députés FG André Chassaigne, "hypothèque le rassemblement" qu'il faudrait "construire à la base dans les circonscriptions". "On a fait le Front de gauche pour déplacer le curseur de la gauche, pas pour créer deux gauches irréconciliables", a insisté M. Laurent.

Les bons sondages de Jean-Luc Mélenchon pour 2017 n'y changent rien à leurs yeux. "Même en 2012, avec une vague forte (pour la gauche), on a perdu la moitié de nos députés. Le seul climat national ne produira pas un groupe à l'Assemblée", a alerté le numéro un communiste. Et les élections partielles n'ont pas montré que le Front de gauche profitait de l'effondrement du PS.

Pour les parlementaires, la stratégie du PCF doit être de pousser sur des questions de fond, comme la politique industrielle à partir d'Alstom, ou l'évasion fiscale autour du livre "Sans domicile fisc" des deux frères Bocquet (Eric, sénateur, et Alain, député). 

"Est-ce qu'on est capable d'imposer quatre, cinq, six grandes questions politiques pour que ça se passe sur ces sujets-là et pas sur d'autres?" s'est interrogé Pierre Laurent. Autre défi des législatives: un renouvellement générationnel important, puisque deux-tiers des députés Front de Gauche ne devraient pas se représenter.

Hormis Nicolas Sansu, tous les députés sont nés entre 1942 et 1952 et ont souvent fait plusieurs mandats. Certains ont déjà annoncé leur retrait comme Marc Dolez, Jacqueline Fraysse ou François Asensi et veulent éviter "le mandat de trop", d'autres y réfléchissent fortement, telle Marie-George Buffet.

D'autres encore sont confrontés à la menace du FN. "Je ne veux pas partir sur une défaite", confie Jean-Jacques Candelier (Nord), alors "qu'il n'en a pas eu en 40 ans de politique". La menace FN fait à l'inverse hésiter Alain Bocquet, 70 ans, donné initialement partant. "Cela dépendra du contexte", explique le plus ancien député de l'Assemblée, élu sans discontinuité depuis 1978.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information