Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand (ex-LR), estime qu'il n'est "pas compatible" avec le président Emmanuel Macron, avec lequel il a "trop de différences", dans un entretien au Journal du Dimanche.
"Je ne crois pas à la théorie du premier de cordée parce qu'alors, vous êtes tributaire de la bienveillance du premier de cordée ! Ce n'est pas ma conception de la République", affirme Xavier Bertrand, qui a déjeuné vendredi, avec d'autres élus des Hauts-de-France, avec le chef de l'Etat à l'Elysée.
"Ce n'est pas ma conception de la République. Selon moi, un Président doit tout faire pour cimenter la société française et rassembler les Français. Je suis contre l'assistanat mais pour la solidarité. Je ne rêve pas du modèle anglo-saxon... S'il est rénové et modernisé, je crois au modèle français", assène-t-il encore.
"Vous le voyez", ajoute Xavier Bertrand, "avec Macron, nous ne sommes pas compatibles, nous avons trop de différences".
Objectif 2022 ?
Le 1er mars, celui qui n'a jamais fait mystère de ses ambitions élyséennes avait déjà prévenu qu'il refuserait "évidemment" de devenir Premier ministre d'Emmanuel Macron et qu'il voulait "aller au bout de (sa) mission" de président du Conseil régional des Hauts-de-France, qui s'achève en 2021, juste avant l'élection présidentielle de 2022.
Mi-mars, lors d'un déjeuner-débat avec des chefs d'entreprise de la métropole lilloise, il avait aussi confié ne plus vouloir de "patron en politique", estimant avoir, comme président de région, "plus de liberté qu'en tant que ministre".
Xavier Bertrand : les 4 idées fortes de son contre-projet sur les retraites https://t.co/FjHVV5Lah5 pic.twitter.com/fduXL70x0J
— Le JDD (@leJDD) 31 mars 2019
Alors que beaucoup lui prêtent l'ambition de vouloir concourir en 2022, Xavier Bertrand a de nouveau éludé, dans le JDD, une question sur l'élection présidentielle, préférant insister sur "le risque que représente le Rassemblement national dans (sa) région". "Je ne veux pas de ça pour mon pays", insiste-t-il. "Il faut (...) donc un peu moins la ramener et un peu plus bosser".