Dès le début de la guerre, dans le Nord, en grande partie occupé par les Allemands, l’arrêt de production industrielle a provoqué un chômage massif. A partir de 1916, l’occupant décida d’utiliser la population civile : ce fut le début de ce qu’on appellera le travail forcé.
Début 1916, le déclenchement de la bataille de Verdun va faire changer brutalement l’occupant de stratégie. Le Grand Quartier Général allemand établit le principe du travail forcé généralisé. Au début, les hommes de 16 à 45 ans sont réquisitionnés puis l’âge limite est porté à 61 ans puis il n’y a plus de limites.
A Maubeuge, des centaines d’hommes partent creuser dans le Cambraisis la fameuse ligne Hindenburg.
Ceux qui refusent de travailler pour l’occupant sont intégrés dans des bataillons de travailleurs civils surnommés « les Brassards Rouges », en raison du brassard qu’ils sont obligés de porter. Les Allemands les utilisent au plus près du front pour réparer des routes bombardées ou enterrer des corps. Leurs conditions de vie préfigurent celles des camps de travail de la 2ème guerre mondiale.
Ce travail forcé est un outrage à la Convention Internationale de la Haye et à l’article qui stipule qu’
Aucun civil ne peut être employé contre l’effort de guerre de sa propre patrie.
Les Allemands avaient signé cette convention en 1907. Sa violation pèsera lourd après-guerre lors du traité de Versailles quand les vainqueurs sanctionneront le vaincu.