Des maisons minuscules, des tiny houses, sont fabriquées depuis deux ans dans les Monts du Forez. Un jeune entrepreneur de la Loire conçoit et construit ces maisons de poupée pour adultes, qui s'inscrivent dans le mouvement des micro-maisons.
Tiny (ça se prononce taïni) house : en anglais, une minuscule maison. L'idée est née il y a presque un siècle aux Etats Unis, lors de la Grande Dépression de 1929. En 2008, la crise des subprimes fait ressurgir le concept de ces maisons mobiles (on est aux Etats Unis) aux dimensions de roulotte et à petit prix. Comme la crise, les tiny houses ont traversé l'Atlantique et séduit les Européens comme Sylvain Stawicki un jeune entrepreneur ligérien. Depuis deux ans il construit des tiny houses dans les Monts du Forez.
Des dimensions à peine plus grandes que celles d'une caravane, des cloisons bardées de bois, de nombreuses fenêtres, extérieurement les maisonnettes sur roues sont plutôt jolies et contemporaines. A l'intérieur, pas le moindre centimètre carré perdu. Un concentré de maison, sobre et confortable.
Des plans américains adaptés aux normes françaises
"Vous avez deux lits en 160 sur deux mezzanines de hauteurs différentes, une table escamotable pour 4, etc... L'idée, c'est d'optimiser l'espace au maximum, de cumuler plusieurs usages pour un même élément et de profiter d'une grande surface vitrée" explique Sylvain qui a créé sa Très Petite Entreprise en 2020. Pour concevoir ses propres modèles de tiny house, il s'est inspiré de plans américains, disponibles en open-source, c'est-à-dire gratuits sur internet. Il a dû évidemment les convertir aux normes françaises.
Selon le modèle de tiny house, il faut de compter de trois à six mois de fabrication. Sylvain travaille dans un petit atelier, guère plus spacieux qu'une tiny. " L'atelier est minimaliste, c'est volontaire. L'idée, c'était d'investir peu au départ pour pouvoir mieux se développer ensuite " précise Sylvain.
Un nouvel habitat minimaliste et écologique
Evaluer défauts et qualités du projet pour élaborer un cahier des charges précis : cette première tiny house, présentée à la Foire de St-Etienne cet automne, est le fruit de cette phase de développement. Elle est mobile comme une caravane ou une remorque et chacun choisit son usage. Sylvain explique "qu'un tiers environ des clients sont décroissants et veulent changer d'habitat, pour s'installer dans les zones rurales et naturelles. Un autre tiers veut une résidence secondaire, à installer sur des campings à la montagne ou près de la mer. Le dernier tiers veut rester nomade et pouvoir déplacer la tiny à son gré".
Financièrement parlant, il faut compter 35 000 euros pour une maisonnette de 4 mètres de long. La facture grimpe à 90 000 euros pour le grand modèle de 12 mètres. Sylvain Stawicki reçoit déjà des demandes de devis, mais ne veut pas que son entreprise grossisse trop vite. Small is beautiful, comme disent les Anglais : petit c’est mignon.