Une démarche politique, économique et sociale de réappropriation de l'énergie par les citoyens est à l'origine de ce projet d'installation de trois éoliennes dans la commune d'Andilly-les-marais.
Ils sont pour l'heure 170 sociétaires, âgés de 6 mois à 80 ans à avoir investit dans le projet. Un projet de parc éolien citoyen porté par les habitants d'Andilly-les-marais, petite commune de 2400 habitants située dans la plaine d'Aunis, au nord de La Rochelle. Une zone déjà fort pourvue en éoliennes, où les nouveaux projets provoquent plus de grincements de dents que de sourires.
Une coopérative de production d'énergie citoyenne
Depuis huit ans le projet chemine. Au printemps dernier s'est constituée une coopérative, modèle économique alternatif aux sociétés privées. "Notre raison d'être, c'est la réappropriation citoyenne et territoriale de la production d'énergie renouvelable. Parce qu'on considère que ce sont des choses qui ne peuvent pas être laissées à des privés ou à des projets spéculatifs" explique Bertrand Cardinal, président de la Coopec. "C'est le meilleur moyen de faire accepter ces projets à la population, aux riverains."
Le premier parc éolien citoyen de Charente-Maritime
A l'initiative du projet avec les habitants et les propriétaires fonciers, le maire d'Andilly-les-marais Sylvain Fagot défend une démarche politique : "Toutes les collectivités devraient essayer de garder la main sur les projets éoliens pour ne plus que ça parte en profits boursiers ou pour de grosses entreprises" précise-t-il.
Ce projet de 3 éoliennes d’une puissance totale d’environ 17 MW et de production annuelle d’électricité de 42 GWh (l’équivalent de la consommation de 9 300 foyers) représente un investissement de 30 millions d'euros.
Soutenu par les collectivités locales et la région, il sera le premier parc éolien citoyen du département. La Coopec détiendra 31 % du capital, la région 18%, l'opérateur privé Valorem choisi pour l'installation 51%.
Avec 3 voix sur 5, la coopérative sera majoritaire au comité de pilotage, décisionnaire dans la gestion du parc.
Pour que le projet soit viable, il manque encore 350 sociétaires, qui seront rémunérés à un taux variant entre 3 et 5%. Une partie des bénéfices attendus sera utilisée pour lutter contre la précarité énergétique dans le village et ses alentours.
En France, il existe déjà près de 300 projets citoyens de production d'énergie renouvelable.