C’est une grève qui s’étend en silence dans toute la France. Depuis le 18 mars, à l’appel du collectif inter-urgences,  infirmiers, médecins et aides-soignants sont en grève illimitée.
Au bord du gouffre, le personnel soignant réclame plus d’effectifs et des moyens supplémentaires.
 

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Le mouvement a  débuté le 18 mars aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine à Paris après une série d’agressions contre le personnel soignant. De Rennes à Strasbourg en passant par Toulouse, le mouvement a fait tache d'huile. Il touche désormais 65 services d’urgence sur l’ensemble du territoire.
Des personnels appelés ce 28 mai à un arrêt de travail symbolique de cinq minutes pour dénoncer la situation de leurs services alors qu'une grande journée de mobilisation nationale est aussi prévue le 6 juin. Que les patients se rassurent, l'accueil et la continuité des soins ne sont pas bloqués. Les grévistes sont assignés. Mais des pancartes et des tracts ont fait leur apparition dans certains hôpitaux.

 

 


Des patients de plus en plus nombreux

En vingt ans, les urgences ont vu leur fréquentation multipliée par deux. En 2016, près de 21 millions de patients ont été admis aux urgences, selon le rapport sur les établissements de santé du ministère des Solidarités et de la Santé. Une surpopulation à laquelle le personnel soignant a de plus en plus de mal à faire face faute d'effectifs supplémentaires.

"On n'a un taux d'occupation qui est saturé avec en moyenne une quinzaine de patients qui dorment aux urgences " 
Nicolas Gregulski
Infirmier urgentiste depuis 8 ans à l'hôpital de Chalon-sur-Saône

Une situation difficile à vivre pour le personnel soignant : "on n'a pas le temps de prendre soin des patients " commente Laura Coucaud, aide-soignante urgentiste à l'hôpital de Chalon-sur-Saône.

Les Français abusent des urgences

Une saturation des urgences qui s'explique notamment par le mauvais comportement des français. Ils sont de plus en plus nombreux à se rendre aux urgences pour de la "bobologie ". Ces particuliers préfèrent se tourner vers les services des urgences plutôt qu'aller consulter un généraliste qu'il devient de plus en plus compliqué à trouver. Pas loin d’un Français sur deux se rend aux urgences car il ne trouve pas de médecin de garde.

Plus de reconnaissance salariale

Face à cette hausse continue de la fréquentation, les professionnels de santé réclament davantage de moyens humains et financiers.

"la nuit, on est payé un euro de plus que le jour, je connais pas d'autres endroits où on est aussi peu payé pour un travail de nuit"
Virginie Jeanperrin
Infirmière urgentiste

Des revendications qui passent par des revalorisations salariales, à travers une prime de 300 euros nets pour tous les personnels paramédicaux. Une prime avec laquelle les syndicats espèrent aussi attirer de nouveaux candidats.

 
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