Militante féministe, avocate, elle avait confondée le Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC). Elle sera inhumé à Montbel en Ariège mardi prochain.
L'avocate féministe Monique Antoine, cofondatrice du Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC), est décédée lundi à Paris à l'âge de 82 ans, a-t-on appris mercredi auprès d'une proche, Martine Storti.
Monique Antoine est décédée d'un cancer à la Pitié-Salpêtrière, où elle était hospitalisée depuis décembre, a précisé à l'AFP Mme Storti, présidente de l'association "40 ans de MLF". Ses obsèques auront lieu mardi à Montbel (Ariège) où elle avait passé son enfance et résidait depuis sa retraite.
Sur twitter, trois ministres ont salué sa mémoire. "Une grande voix féministe s'est éteinte", a réagi la ministre de la Santé Marisol Touraine, exprimant sa tristesse. "Les jeunes générations peuvent s'inspirer de son engagement pour la liberté des femmes", a twitté la secrétaire d'Etat aux droits des Femmes Pascale Boistard, tandis que la ministre de l'Education Najat Vallaud-Belkacem relevait que "du MLAC au procès de Bobigny, Monique Antoine aura tant fait pour les femmes. Le combat de toute une vie qui nous inspirera toujours".
Arrivée à Paris à la fin des années 50, Monique Antoine s'était tout d'abord engagée dans le soutien aux appelés qui refusaient de partir en Algérie et aux déserteurs. Elle sera emprisonnée pendant plusieurs mois pour avoir hébergé des militants du FLN
Elle avait rencontré lors d'un voyage en Algérie son futur époux, Daniel Timsit, militant du FLN, avec qui elle a eu deux filles et qui est décédé en 2002. Devenue avocate, Monique Antoine a participé avec Gisèle Halimi à la défense d'une mineure, jugée lors du procès de Bobigny en 1972 pour avoir avorté suite à un viol, et de sa mère qui l'avait aidée.
Elle a cofondé le MLAC, dont elle sera la présidente de 1973 à 1975. Ce mouvement s'est dissous en 1975 après le vote de la loi Veil qui a légalisé l'Interruption volontaire de grossesse (IVG).
Restée militante du Mouvement de libération des femmes (MLF), Monique Antoine s'est battue pour que les viols soient jugés aux assises et non en correctionnelle. En tant qu'avocate, elle a notamment représenté des femmes violées et des prostituées.