A Langeac en Haute-Loire, trois listes se maintiennent pour le second tour des élections municipales qui se tiendront dimanche 28 juin 2020. Deux des têtes de listes ont débattu, mardi 16 juin, sur le plateau de France 3 Auvergne.
Lors du premier tour des élections municipales le 15 mars dernier, quatre listes se sont présentées devant les électeurs de Langeac en Haute-Loire. Après la crise du coronavirus Covid 19 et le confinement qui ont bousculé le calendrier électoral, elles ne sont plus que 3, celle conduite par Michel Pagès n’ayant recueilli que 3,72 % des voix.
- Au soir du premier tour la liste "Un nouvel élan pour Langeac" avec à sa tête Gérard Beaud, divers droite sans étiquette, comptait 46,75% des suffrages.
- Franck Noël-Baron, divers gauche, pour "Avec nous dessinez l’avenir de Langeac" en recueillait 28,77%
- La maire sortante Marie-Thérèse Roubaud, pour la liste "Langeac notre priorité" en obtenait 20,74%.
Et pour débattre sur le plateau de France 3 Auvergne, ils n’étaient que 2. Parmi les 12 débats organisés au cours de 9 pré-soirées, un seul candidat a décliné notre offre, il s’agit de Gérard Beaud ; après consultation, ses colistiers l’ont décidé à l’unanimité précisant "nous ne souhaitons pas faire de politique".
Les leçons de la crise sanitaire
Pendant 3 mois, le mandat de l’équipe en place a été prolongé, le temps de gérer les conséquences de la crise sanitaire. Cela a mis en avant certains besoins de la population.
"On s’est rendu compte qu’il y avait à apporter encore plus de solidarité" dit Marie-Thérèse Roubaud. "Il y a aussi la revitalisation qu’il faudra mettre en route, parce que les gens ont été confinés pendant deux bons mois et qu’on a besoin de renouveau, de renaître. Il y a des choses à mettre en place, diverses et variées. On a un centre-bourg important mais qui manque de dynamisme parce que la population est âgée. On a des jeunes qui s’en vont parce qu’ils ne trouvent pas de travail. On a un souci avec nos commerçants qui sont très actifs mais quand ils prennent leur retraite, on n’a personne susceptible de reprendre les boutiques. On ne s’en sortira pas sans une économie florissante. On a besoin d’emplois, le tourisme fonctionne sur Langeac. Les gens ont besoin d’une fiche de paie à la fin du mois pour se rendre dans les magasins".
Pour Franck Noël-Baron : "On a une ville avec beaucoup d’attractivité qui malheureusement comme beaucoup de villes centres se meurt, a perdu des commerçants. Il faut réinverser cette dynamique. Il faut réanimer la ville, réenchanter la ville, redonner envie aux jeunes de rester, à des personnes de s’installer. Ça passe notamment par la propreté de la ville et par l’accueil de façon à ce que les gens soient fiers de leur ville. Il faut créer de l’emploi pour les jeunes, pour les garder. On veut aider les commerçants à pérenniser leurs activités et faire de l’acquisition de locaux commerciaux vacants. Nous voulons aussi développer le numérique car on s’est aperçu que le télétravail c’est aussi une possibilité d’avoir des emplois en milieu rural. Et aussi les services à la personne pour garder les personnes chez elles d’où l’idée de créer un quartier intergénérationnel".
Comment renforcer le lien entre les Langeadois ?
Ciment de la vie locale, le lien social est aujourd’hui un enjeu qui passe par les associations estime Marie-Thérèse Roubaud. "On a un grand choix d’associations, sportives, culturelles… le lien social est fort parce qu’on a un bon CCAS qui fonctionne et on a à Langeac une belle qualité de vie".
Mais Franck Noël–Baron veut aller plus loin. "Les associations se plaignent de ne pas forcément être entendues. On veut essayer de redynamiser la ville par les associations. Nous voulons développer les marchés et par la commande publique, par une clause faire travailler les artisans locaux".
Langeac serait-elle une belle endormie se demande Marie Morin, l’animatrice de ce débat ? "C’est ce que disent les gens de Langeac" lui répond Marie-Thérèse Roubaud "ceux de l’extérieur apprécient beaucoup notre cité et la trouvent plutôt sympathique avec un bel esprit de vacances".
L’environnement au cœur des enjeux locaux
Désormais l’environnement est un dossier incontournable quelle que soit la taille des communes. Les candidats l’ont intégré dans leurs programmes. Ce que Franck Noël-Baron décline de la façon suivante : "On va essayer dans tous nos aménagements, dans tous nos investissements d’avoir toujours cette pensée notamment par la création d’un deuxième réseau de chaleur collective, par la rénovation thermique de nos bâtiments, on appuiera le projet de création d’une ferme photovoltaïque et l’installation sur les bâtiments communaux. On veut aussi développer les circuits courts, les gens sont demandeurs pour être autonomes au niveau alimentaire, notamment au niveau de nos cantines".
Marie-Thérèse Roubaud conclut: "On avait rénové lors de mon premier mandat le réseau d’assainissement pour 3,5 millions d’euros, l’Allier est une rivière à saumon qu’on a voulu protéger. Ce projet de ferme photovoltaïque est intéressant car on a des terrains pollués sur Langeac, il y avait des mines de phosphate et fluor avec des zones de lavage de minerai ; sur ce terrain de 6 hectares, on ne peut rien faire d’autre. On peut ainsi le neutraliser, le valoriser".