Noël. Les petits commerces sauvés par la solidarité

Avec la crise sanitaire, ce Noël 2020 ne sera décidément pas comme pour les autres les commerces de proximité. Mais dans toutes les régions de France, citoyens, consommateurs et acteurs sociaux, multiplient les initiatives pour leur venir en aide et sauver l’esprit de fête.

Chez les commerçants, c’est la crainte qui domine. Et malgré les annonces de réouverture, les petits commerçants redoutent de passer à côté de cette la période de Noël au profit des grandes surfaces et du commerce en ligne. Pour eux, une chaîne de solidarité s'organise.
 

Avec le #commejel❤️  je propose de faire connaitre les petits commerçants et les artisans qui souffrent.

Agathe Melmoux


Pour les commerces de proximité dits "non-essentiels", bien qu'ils aient réouverts, le click-and-collect est désormais la règle et les consommateurs jouent, largement le jeu, surtout pour les librairies. Pourtant cela ne semble pas suffire. Alors, des consommateurs choisissent de tendre la main aux petits commerçants. C'est le cas de Agathe Melmoux qui a ainsi décidé de créer le #commejel❤️  pour pouvoir "soutenir les petits commerçants et artisans qui souffrent", explique la jeune femme. « Le but est de partager nos adresses coup de cœur pour créer une encyclopédie digitale géante et faire découvrir nos commerçants », poursuit-elle.
 


Désormais, grâce aux réseaux sociaux, des commerçants et des particuliers organisent ensemble des groupes de "marchés de Noël virtuels". Une solution pour faire plaisir à ses proches tout en soutenant les petits commerçants durement frappés par la pandémie. Car les marchés traditionnels de Noël sont tous annulés.
 

Il faut de l'entraide pour aider ces métiers à survivre

Virginie Rhétier



Mélina Hamard, aide-soignante à domicile en Indre-et-Loire est créatrice indépendante de bijouterie. En voyant fleurir en quelques jours des groupes de marchés de Noël virtuels, elle a fini par lancer le sien avec quelques créatrices de son département ainsi que des vendeurs à domicile. D'autres groupes sont organisés par des commerçants ou des entreprises, avec une préoccupation commune : la crainte de ventes catastrophiques au cours de cette période, normalement la plus faste de l'année.

"En ce moment c'est très dur", confirme Virginie Rhetier, qui administre un autre groupe Facebook du département où se retrouvent commerçants, créateurs et petits artisans. "Il faut de l'entraide pour aider ces métiers à survivre. Là, ceux qui profitent c'est surtout les grandes surfaces et Amazon." Le but du groupe est d'aider ces commerçants locaux à sauter le pas du commerce virtuel, et à chercher leur clientèle en ligne, notamment sur les réseaux sociaux où certains ne sont pas encore très à l'aise. Une fois le client en lien avec son vendeur, il peut passer sa commande, qui lui sera livrée dans le respect des gestes barrières.
 
 

Des solutions locales et communautaires


Dans une autre dimension, Mélyssa Besnier, entrepreneuse, a fait le choix de s’adapter avec ses propres moyens : "J’ai mis toutes mon énergie et tout mon dynamisme pour proposer, sur les réseaux sociaux, des vidéos de maquillage que je mets quotidiennement en ligne afin d’aider les femmes à se sentir bien et belles".
 

Il faut que ces petits commerçants puissent se faire voir, montrer leur travail.

Julie Stiegelmann



En Eure-et-Loir, Julie Stiegelmann, enseignante dans la digitalisation des entreprises, est même allée plus loin. Par le biais, là encore, d'un groupe, elle s'est proposée de mettre en place bénévolement un site internet d'e-commerce pour donner de la visibilité aux petits commerçants euréliens. "Cette période de confinement, si on ne s'entraidait pas, ça allait être catastrophique", confie-t-elle. "Pour survivre et éviter que les clients se réfugient chez Amazon, il faut que ces petits commerçants puissent se faire voir, montrer leur travail. Et que les consommateurs voient qu'il y a ce genre de produits parfois tout près de chez eux !", poursuit-elle.
 

De fait, pour certains entrepreneurs, notamment ruraux, l'année 2020 a été l'occasion de se lancer dans le commerce numérique. C'est le cas par exemple de Jean-Philippe Branchu, vendeur de viande installé aux Ormes, à la limite entre Touraine et Vienne, qui se prépare à lancer un site de e-commerce et assure le service de livraison de ses produits "attractifs en termes de prix et de qualité comparés à la grande distribution", insiste-t-il.

Un moyen de concurrencer la grande distribution, mais aussi "de ramener une qualité de viande et de faire vivre les paysans et producteurs locaux". Il s'est d'ailleurs associé à l'épicerie et au restaurant de sa petite commune rurale pour faire parler de ses produits. "On va y arriver, mais faut que les gens jouent le jeu !"
 
 


Enfin, et au-delà des marchés de Noël, les éleveurs et agriculteurs sont également impactés en tant que fournisseurs. Il comptent aussi sur la solidarité des consommateurs. Anna Boucard, éleveuse, fait campagne auprès de son entourage afin de manger sain et local pour venir en aide aux exploitants agricoles avec des arguments affutés. "Nous proposons des produits d’exception, de la qualité, du savoir-faire, de la fraîcheur, des partages, des échanges et pourquoi pas une visite de nos exploitations", explique Anna Boucard qui voit dans les circuits courts le meilleur moyen de sauver l’esprit de Noël.  
  
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