Jean-Michel Leblanc, mis en examen pour l'assassinat de son beau-frère en novembre 2001 à Busnes (Pas-de-Calais), a bénéficié d'un non-lieu le 13 août, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat, confirmant une information de France Bleu Nord.
"L'ordonnance de non-lieu a été signée le 13 août. (...) Même au bout de douze ans (d'instruction), nous sommes quand même soulagés", a déclaré Me Mario Califano. Eric Calers, 40 ans, avait été tué devant sa maison à Busnes le 2 novembre 2001 d'une balle de 22 long rifle tirée dans le dos, alors qu'il se trouvait face à sa voiture dont les pneus avaient été crevés.Son beau-frère, Jean-Michel Leblanc, désormais âgé de 62 ans, avait été mis en examen pour assassinat et écroué en février 2002, puis remis en liberté sous contrôle judiciaire deux ans plus tard.
Un comité de soutien s'était constitué pour dénoncer une erreur judiciaire et demander sa libération. "Dès le début, il nie toute participation à cet assassinat (...). Aucune des armes retrouvées à son domicile s'est révélée être l'arme du crime, donc il n'y avait aucun élément à charge" à l'encontre de M. Leblanc, qui "n'avait pas de mobile et avait un alibi", a souligné Me Califano.
L'avocat d'Eric Calers a fait appel
Mais pour l'avocat de la veuve d'Eric Calers, qui a fait appel de l'ordonnance de non-lieu devant la chambre de l'instruction, "il y a des éléments à charge suffisants" pour renvoyer Jean-Michel Leblanc devant une cour d'assises. "Cette ordonnance, qui intervient quand même près de douze années après la date de commission des faits, ce qui constitue une forme de record dont la justice française n'a pas à être fière, commence par égrener l'ensemble des éléments que le juge qualifie lui-même de troublants dans le comportement de Leblanc, (...) et puis brutalement bascule en disant qu'il n'y a pas de charges suffisantes", a expliqué Me Xavier Brunet.
"Toute la stratégie de Leblanc a été de retarder, par des demandes d'actes successives, l'issue de l'information judiciaire", a estimé Me Brunet, alors qu'un avis de fin d'information avait été rendu en janvier 2004.
"La conclusion judiciaire, c'est que M. Leblanc n'est pas l'assassin de son beau-frère, point à la ligne", a rétorqué Me Califano, "extrêmement serein" quant à l'issue de l'appel.
En 2011, nous avions rencontré Jean-Michel Leblanc. Il attendait alors impatiemment son non-lieu.