RC Lens : Martel, toujours optimiste, sort du silence

Depuis plusieurs semaines, Gervais Martel était silencieux. Ce jeudi, il a décidé de parler, d'expliquer, de répondre aux questions. 

C'est un Gervais Martel optimiste et combatif qui a décidé de parler à la presse ce jeudi après avoir reçu les supporters deux jours auparavant. Son état d'esprit n'a pas changé. Malgré les critiques, l'argent qui n'arrive pas, les inquiétudes des supporters, la pression sportive, la DNCG qui affirme que le club ne finira pas la saison... le président du RC Lens ne change presque rien à son discours. Selon lui, tout ne va pas si mal et tout va s'arranger. Comme en juin. Comme en juillet. Comme en août. 

Si les quatre millions d'euros promis par Mammadov ne sont toujours pas arrivés sur le compte du club, ce qui avait poussé la DNCG à prononcer une interdiction de recrutement, le président lensois Gervais Martel se veut confiant : "Je veux que les gens gardent confiance. Si j'ai une inquiétude aujourd'hui, elle est sportive. Le staff et les joueurs font un travail remarquable, mais on sait tous que ce sera trop court sur une saison pleine. Ça oui, ça m'empêche de dormir. Mais je n'ai aucune inquiétude sur l'avenir financier du RC Lens", a affirmé M. Martel jeudi.

"Je n'ai dit que la vérité. Les ordres de virement, je les ai, la preuve est là, a-t-il insisté. Mais à chaque fois, cela a bloqué. Je comprends que les supporters puissent avoir des doutes. Et cette confiance perdue, il n'y a que par les actes qu'on la retrouvera." Cette intervention médiatique parviendra-t-elle à faire baisser la tension ? Rien n'est moins sûr tant les supporters semblent avoir perdu la foi en leurs dirigeants après les multiples promesses et rebondissements estivaux.

"Sur le plan sportif, c'est plus que correct mais ça ne va pas durer toute la saison, lancent Aurélien et Manu, deux fidèles supporters. Quand on les voit à
l'entraînement, il y a des sourires, des rigolades, ça fait plaisir à voir. Nous, c'est aux dirigeants qu'on en veut. Ils nous ont menés en bateau depuis le début, c'est un manque de respect pour les supporters. Quand on voit comment a fini le dossier Luzenac, ça fait peur."

"L'argent va arriver"

M. Martel, qui maintient sa confiance envers M. Mammadov, qui a déjà injecté 20 millions d'euros dans le club artésien, le sauvant de la disparition durant l'été 2013, écarte pourtant tout risque de dépôt de bilan. "L'argent va arriver, je n'ai aucune inquiétude sur la situation financière du club, il n'y aura aucun dépôt de bilan. La solution viendra soit d'Hafiz Mammadov, qui a des soucis personnels dans son pays, soit de l'état azerbaïdjanais. Je pense
que nous sommes proches du dénouement, assure-t-il. Mais il faut le faire au plus vite pour renforcer notre équipe et se maintenir."

Au-delà de l'incertitude financière entourant le club Sang et Or, c'est la situation sportive très fragile qui inquiète. Même si le RCL a réalisé un bon début de championnat (11e avec six points glanés en 4 matches, l'entraîneur Antoine Kombouaré ne dispose que de 19 joueurs pour le moment. "Je n'ai pas le choix, regrette-t-il. Si je veux tirer le maximum de mes joueurs, il faut faire abstraction de cette situation. Ce n'est pas facile tous les jours car il y a de l'inquiétude, je ne le cache pas. Pour l'instant, notre parcours est bon mais je reste dubitatif sur la saison."

"Nous avons aussi de la chance car nous n'avons aucun blessé et aucun suspendu pour le moment, et puis les tacles et les contacts sont interdits à l'entraînement. On est sur la corde raide et ça peut péter à tout moment. J'ai un effectif qui est mis à ma disposition et je fais avec. Point", conclut-il.