Un violeur meurtrier belge obtient le droit d'être euthanasié : "Qu'il croupisse là où il est", réagit la soeur d'une de ses victimes

Le débat autour de la demande d'un délinquant sexuel d'être euthanasié fait beaucoup réagir en Belgique. Des experts et des proches des victimes ne comprennent pas cette décision. 

La réaction la plus virulente est celle d'une des soeurs de Christiane Remacle, une jeune femme de 19 ans tuée et violée en 1989 par Frank Van Den Bleeken. Elle ne comprend pas que la justice belge puisse autoriser ce détenu à être euthanasié comme il le demande. Au moment de son procès,  Frank Van Den Bleeken avait été déclaré irresponsable de ses actes et condamné à être interné pour le reste de ses jours.

"Qu'il croupisse là où il est"

"Des commissions, des médecins, des experts se penchent depuis si longtemps sur le sort du meurtrier de notre sœur. Par contre, pendant toutes ces années, aucune commission ne s'est souciée de nous ou de nos parents. Aucun médecin nous a demandé comment nous allions. Et après, nous entendons par l'entremise de son avocat à quel point il souffre. Et bien, nous souffrons encore aussi ! La décision de la justice est incompréhensible. Qu'il croupisse là où il est", ont-elles déclaré à Het Laaste Nieuws.

"Nous faisons fausse route"

Le professeur Wim Distelmans (président de la commission de contrôle de l'euthanasie en Belgique) a également manifesté son désaccord sur cette décision de la justice belge : "Je comprends que Van Den Bleeken soit atteint de souffrances inapaisables. Mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas lui apporter des soins palliatifs. Tout le monde y a droit. Aux Pays-Bas, un traitement thérapeutique était possible. Je dis simplement, on n'a pas été au bout du dossier. Éthiquement, nous faisons fausse route si nous lui accordons l'euthanasie. Je ne le ferai pas en tout cas."

15 autres internés demandent à être euthanasiés

Frank Van Den Bleeken, 52 ans, qui remplit les conditions médicales et légales prévues par la loi belge de 2002 pour obtenir une euthanasie, va pouvoir quitter dans les prochains jours la prison de Bruges (nord-ouest) et intégrer un hôpital pour y finir ses jours. M. Van Den Bleeken, qui a commis plusieurs viols, dont un suivi de meurtre, se considère comme un danger pour la société et ne souhaite pas être remis en liberté, mais il juge ses conditions de détention inhumaines. Il affirme depuis quatre ans "qu'il ne peut plus vivre comme ça et qu'il ne peut plus accepter la douleur", a souligné son avocat.
"Je suis un être humain et quoi que j'aie fait, je reste un être humain. Donc oui, donnez-moi l'euthanasie", avait lui-même expliqué M. Van Den Bleeken à la télévision flamande VRT.

Depuis que la justice a donné son accord pour hospitaliser l'interné Frank Van Den Bleeken en vue de l'euthanasier, 15 autres internés se sont manifestés auprès de l'ULteam, une équipe chargée de conseiller les patients sur les questions relatives à la fin de vie. 

Un nombre record de 1.807 personnes ont opté pour l'euthanasie en Belgique en 2013, une hausse de 27% par rapport à 2012. Douze ans après l'avoir légalisée sous conditions pour les adultes, la Belgique est devenue en février le premier pays au monde à autoriser les enfants atteints d'une maladie incurable à choisir l'euthanasie pour abréger leur souffrance.
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