Myriam Badaoui, mère de quatre garçons violés par elle et son ex-mari Thierry Delay, a disculpé mercredi à son tour, de nouveau, Daniel Legrand, un des acquittés d'Outreau, poursuivi pour des accusations non encore jugées de viols sur ces mêmes enfants.
"Ce jeune-là, je le connais ni d'Eve ni d'Adam, on l'a retiré de son enfance à cause de mes mensonges... pas que les miens mais surtout les miens", a déclaré Mme Badaoui en pleurant dès le début de son témoignage. "Ce jeune homme n'a rien demandé à personne je lui ai brisé sa vie, c'est tout ce que j'ai à dire".
##fr3r_https_disabled##
Arrivée au tribunal la tête dissimulée sous une couverture peu avant 9h, elle avait immédiatement été conduite au local des témoins avant d'être conduite à la barre à la reprise de l'audience. Très amincie par rapport à son apparence au moment des procès, elle portait en entrant deux capuches l'une sur l'autre et n'a accepté d'en baisser qu'une seule pour témoigner.
Ce jeune-là, je le connais ni d'Eve ni d'Adam, on l'a retiré de son enfance à cause de mes mensonges...
Dès mardi, celle qui avait été surnommée la "reine Myriam" tant ses déclarations avaient pesé sur les deux mois d'audience du premier procès "Outreau"
à Saint-Omer en 2004, avait fait savoir, via le parquet général de Rennes, qu'elle ne souhaitait être, ni filmée ni photographiée.
Condamnée en 2004 à 15 ans de réclusion criminelle pour les viols de ses fils, elle a été libérée en 2011 après avoir purgé les deux-tiers de sa peine.
Mardi, son ex-mari Thierry Delay, condamné à vingt de réclusion pour les viols de ses enfants, a disculpé Daniel Legrand de ces crimes lors d'un témoignage par vidéoconférence, alors que deux de ses fils partie civiles, Chérif et Jonathan, affirment que M. Legrand faisait partie de leurs agresseurs lorsqu'il était mineur.
En 2004 puis 2005, Mme Badaoui avait déjà disculpé Daniel Legrand et son père homonyme.