"Jungle" de Calais : le Défenseur des droits Jacques Toubon déplore une logique de "maîtrise des flux"

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a émis un rapport d'observation dans lequel il regrette notamment le désengagement de l'État envers les migrants mineurs. Il propose également pour ces jeunes la création d'un statut légal, administratif ou judiciaire pour garantir leurs droits.

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Le Défenseur des droits Jacques Toubon a dressé un bilan sévère mardi 20 décembre du démantèlement des campements de migrants à Calais et Paris, déplorant dans son rapport d'observation une logique de "maîtrise des flux migratoires" et des défaillances dans la protection des mineurs.

Rappelant que les pouvoirs publics "se sont félicités d'avoir conduit une opération humanitaire de grande envergure" à Calais et Paris, le Défenseur des droits  "ne partage pas ce satisfecit", précisant qu'il "ne peut souscrire à une vision sommaire des choses" qui "tendrait à considérer que tout était préférable au maintien en bidonville".

Un statut légal pour les mineurs

Plus de 7.000 personnes (dont 1.900 mineurs) avaient été mises à l'abri lors du démantèlement de la "Jungle" de Calais fin octobre. A Paris, plus de 20.000 personnes ont été évacuées lors d'une trentaine d'évacuations depuis juin 2015.

M. Toubon recommande aux pouvoirs publics de "donner aux jeunes présents dans les Caomi un statut légal, administratif ou judiciaire, et de garantir leur accès aux droits, à l'éducation et à la santé".

Le "désengagement" de l'Etat


Le Défenseur regrette également"la suspicion" envers celui "qui pourrait être un faux mineur, un faux demandeur d'asile", "le désengagement" à l'égard des mineurs "qu'on souhaite avant tout confier au Royaume-Uni" ou encore "la dissuasion" envers les potentiels demandeurs d'asile craignant d'être renvoyés "vers un Etat dans lequel ils risquent de subir des traitements inhumains ou dégradants".


Ces constats "indiquent à quel point les solutions mises en oeuvre, même lorsqu'elles se présentent comme humanitaires", sont "davantage empruntes de considérations liées à la maîtrise des flux migratoires qu'aux exigences du respect des droits fondamentaux des intéressés", conclut M. Toubon.
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